Mettre la trompette à l’avant-scène
MUSIQUE. Âgée de 22 ans, la trompettiste Marie-Pier Descôteaux a ce côté entrepreneur qu’on n’imagine pas d’emblée chez un artiste.
À LIRE AUSSI: Marie-Pier Descôteaux: deux spectacles, un album et bien plus!
Après d’être dit pendant quelques années qu’elle jouerait telle ou telle pièce lorsqu’elle serait professionnelle, elle s’est demandé: «Pourquoi attendre?». Alors en 2015, la jeune femme originaire de Saint-Sylvère a commencé à travailler sur le projet La trompette et ses cordes.
«À notre âge, on est à cheval entre les professionnels et la relève. Au Québec, il y a peu de place en musique classique et on est beaucoup d’artistes. C’est difficile de se distinguer parmi tous les autres musiciens», souligne-t-elle.
Elle a recruté un quatuor à cordes avant de se lancer à l’assaut de la scène musicale québécoise avec un premier spectacle à son image en 2017. Ce spectacle regroupe des coups de cœur, des chansons qui l’ont toujours fait vibrer. Cela va bien au-delà de la musique classique, qui y est tout de même présente. Ce spectacle regroupe notamment un medley de musiques composées par Ennio Morricone, Friend Like Me (film Aladdin), ainsi que des morceaux de jazz et de musique latine.
«Dans nos études, dès le Cégep, il faut choisir entre le jazz et le classique. Je suis allée en classique parce que mes études étaient plus avancées. J’aime beaucoup être soliste et le classique m’apporte ça. C’est plaisant de jouer en étant accompagné d’un piano. Mais j’ai toujours rêvé d’avoir mon propre concert. Au fond, c’est un cadeau que je me fais. C’est de jouer ce que j’aime, ce qui me tente, et de me permettre de jouer avec un ensemble qui est hors du commun. Je ne vois pas pourquoi je devrais juste jouer du classique ou juste du jazz», lance la jeune femme originaire de la rive-sud.
À force d’acharnement
«Je ne suis pas née pour être une artiste. Ce n’est pas une facilité pour moi. En fait, c’est la détermination qui a fait la différence dans mon cheminement, pas le talent inné. C’est à force d’acharnement», confie la trompettiste.
Elle a commencé à jouer de la trompette à l’âge de huit ans. Son frère jouait dans l’harmonie, si bien qu’à trois ans à peine, elle allait parfois assister à des répétitions. Lorsque son tour est venu, elle a eu l’occasion d’essayer tous les instruments pour vérifier si elle avait des affinités avec certains d’entre eux. C’est la trompette qui s’est démarquée.
«La trompette, ce n’est pas très beau au début! Je me souviens que je pratiquais dans la cuisine. Ma mère m’a beaucoup encouragée. Elle a accepté que je joue de la trompette et que je réalise mes rêves. L’été, elle me disait que je devais pratiquer, sinon, j’arrêtais de jouer de la trompette. Alors j’en jouais tout l’été. Dès la fin de mon primaire, j’étais à l’avance sur les autres de mon âge», raconte-t-elle.
Elle a poursuivi son apprentissage à l’école secondaire La Découverte, à Saint-Léonard-d’Aston. En parallèle, quand elle a fait son entrée au Conservatoire de musique de Trois-Rivières, elle ne savait pas ce que c’était, mais comme sa professeure y étudiait, la jeune musicienne se disait qu’elle aussi devrait y étudier. Elle y a étudié pendant sept ans et demi avant de transférer à Montréal pour terminer son baccalauréat.
«Dans la vie, je fonce. Je pense que c’est de se faire confiance dans tout ça. J’aime mieux faire tout ça par moi-même, quitte à faire des erreurs. J’ai aussi réalisé que dans la vie, je ne veux pas que jouer de la musique. J’ai de profondes valeurs musicales, mais aussi familiales. C’est pour cette raison que ça me permet de me pousser à fond et de créer ma place. Je suis convaincue qu’il faut créer les opportunités.»