Qui a décidé que pissenlits et trèfle sont de mauvaises herbes?

COMMENTAIRE. Qui a décidé un jour que les pissenlits et le trèfle n’étaient pas beaux, qu’ils étaient des mauvaises herbes? Faut alors se battre contre la nature, la mater, la modifier à son image. Et si on faisait autrement!

Le gazon vert impeccable est une plaie pour quiconque s’acharne à le maintenir parfait. Un éternel recommencement qui consomme énormément d’eau, requiert des produits chimiques de synthèse ainsi que du temps et beaucoup d’énergie.

La guerre aux « mauvaises herbes » va de toute façon vous épuiser, car la nature finit toujours par avoir le dernier mot.

Il vous est proposé ici une façon peu coûteuse et en harmonie avec la nature. C’est la « gestion différenciée » qui consiste à une approche raisonnée de la gestion des espaces verts. La gestion différenciée est parfois qualifiée de gestion harmonique, raisonnée durable, évolutive durable et même de gestion raisonnable. On laisse pousser librement la végétation dans certaines sections de votre jardin où dans certains secteurs de votre municipalité. Ce qui enrichit la biodiversité.

C’est comme un laisser-aller contrôlé. Et puis, de toute façon, tous les espaces n’ont pas besoin d’être entretenus.

Évidemment, tout un bouleversement pour la personne habituée à voir sa pelouse lisse, de couleur verte uniforme, sans défaut, et qui l’a toujours vue ainsi depuis des décennies. Voire même, comme à l’époque de ses parents, où son paternel s’enorgueillissait d’avoir la pelouse la plus belle du voisinage, à coup d’engrais, d’insecticides, d’herbicides et de fongicides.

Or, tous ces produits sont toxiques, non seulement pour les insectes, mais aussi pour les humains. On n’a qu’à penser à l’insecticide de la classe des néonicotinoïdes, reconnus comme tueurs d’abeilles car ils déciment les colonies. Ou bien l’herbicide Roundup (produit par Bayer-Monsanto) reconnu par l’Organisation mondiale de la santé comme
cancérigène probable.

L’être humain a cette fâcheuse habitude de vouloir contrôler la nature et ça ne l’a jamais servi. De plus, en cessant de combattre les soi-disant mauvaises herbes, on recrée des écosystèmes essentiels au maintien de l’équilibre de la nature.

De toute façon, celui qui veut un gazon parfait hérite d’herbes qui sèchent facilement et qui demandent beaucoup d’entretien.

Mais il existe des alternatives dont il faut encourager l’usage. Voici quelques trucs :

Les pissenlits : cueillir les jeunes feuilles pour vous en faire des tisanes et les ajouter à
vos salades.

Contre les vers blancs : les nématodes, des organismes microscopiques que l’on arrose
sur la pelouse, afin de parasiter les vers blancs et les tuer.

Contre les scarabées japonais : des pièges où des phéromones attirent et captent les
scarabées.

Contre le trèfle : cherchez-en un à quatre feuilles, il vous portera chance. D’autant plus
que le trèfle est un apport d’azote apprécié par le gazon.

Il y a aussi la permaculture, dont le principe est inspiré de la nature. Elle consiste à accepter des espèces multiples, indigènes et qui interagissent entre elles. Cela, bien sûr, sans insecticides et engrais.

Finalement, combattez la sècheresse en laissant votre gazon plus long. Il conservera son humidité et sera moins accueillant pour les scarabées japonais.

Bon été.

Groupe ‘’Trois-Rivières sans pesticide‘