Un camion à surveiller au Challenge 255

BAIE-DU-FEBVRE. Un camion pour le moins unique en son genre s’apprête à faire écarquiller bien des yeux lors du prochain Challenge 255 de Baie-du-Febvre qui s’en vient à grands pas.

Le Chevrolet a pourtant 64 ans et promet de faire la barbe à n’importe quel jeunot qui osera l’affronter! Même s’il a été construit originalement en 1954, le Cabover 5400 de l’équipe de course BobbySpeed atteint des vitesses impressionnantes en accélération.

Pour être en mesure de faire de 0 à 188 km/h en 6,5 secondes sur une piste de 1/8 mile (201 mètres), il s’agit du camion poids lourd le plus vieux et le plus rapide au Québec. Il est beaucoup plus vite qu’un modèle standard de pick-up, qui ferait normalement la même chose en 9 ou 10 secondes.

«Dans les modèles originaux, qui sortent de l’usine et qui ne sont pas modifiés, ça peut se comparer à un Charger ou un Challenger. Si on faisait la course, ils ne finiraient pas très loin derrière nous!», lance Reg Massey, le directeur de l’équipe de course.

L’équipe BobbySpeed avait acheté le camion dans la région d’Ottawa, il y a environ un an et demi, d’une femme qui en avait hérité. Le précédent propriétaire avait trouvé le camion original en Alabama et avait mis près de huit ans à le bâtir.

«Il n’y a jamais eu une touche de rouille dessus, assure Reg Massey, de l’entreprise FleetFix, un gros centre de réparation de remorques et de camions lourds à Montréal. Originalement, c’était un six roues. C’est ce qui tirait les remorques à cette époque.»

Une bête d’accélération

Plusieurs modifications ont été apportées au camion pour en faire une telle bête d’accélération. «C’est un véritable char de course», lance Reg Massey, en riant.

Le moteur, qui se trouvait au départ entre les sièges, a été déplacé dans la boîte de pick-up pour en faire un mid-engine de 600 chevaux vapeurs.

Tout a été pensé pour augmenter sa puissance. On pense ici au fait qu’il n’a pas de «driving-shaft», pour diminuer les pertes; ou encore à sa transmission Powerglide à seulement deux vitesses avec transbrake pour les courses d’accélération.

Des ajustements ont également été apportés à la carburation pour lui permettre de fonctionner avec de l’essence d’aviation et ainsi augmenter l’indice d’octane de 88 à 116 et, bien entendu, la puissance du moteur!

Rien n’a été laissé au hasard sur le différentiel, la suspension et le châssis pour en améliorer la performance. Même l’habitacle du véhicule a été modifié, si bien que le pilote est assis dans le milieu de la cabine.

Une première à Baie-du-Febvre

Le BobbySpeed a affronté Mario Racicot avec son 2011 Freightliner Cabover 2800hp – V24 cylindres dans la classe tireur de poids.
(Photo courtoisie – Daniel Langevin)

Cette année, l’équipe a participé à quelques courses au Québec en se rendant à Sanair, à Napierville et à Saint-Eustache. Ce sera par contre la première fois qu’elle fera l’expérience dans une cote comme celle de Baie-du-Febvre.

«Sur le plat, c’est une affaire, mais en montant ça en sera une autre, admet M. Massey. Ça prend une bonne traction. Nous aurons aussi quelques paramètres à ajuster. Par exemple, on pourrait le régler pour changer les vitesses automatiquement un peu plus tard.»

C’est pourquoi ils profiteront des essais du vendredi soir pour faire quelques ajustements. Par la suite, Bob Massey prendra le départ de quelques courses qui seront hors compétition à différents moments de la fin de semaine, surtout le dimanche.

Le BobbySpeed participera notamment à une confrontation 2 de 3 contre le Ford F350 de Robert Jutras. «Ce sera deux Robert qui s’affronteront et il s’agira d’une compétition de Ford contre Chevrolet. Quoi de mieux avec la «guerre» que se livrent les deux constructeurs», indique Reg Massey.

De son côté, Robert Jutras n’entend pas faire de cadeaux à son concurrent! «C’est sûr que je vais tout faire pour gagner. J’ai un bon truck de compétition et je vais m’essayer, rigole-t-il. C’est vraiment quelque chose ce qu’il a. Ce sera juste pour le plaisir. Ça nous fera quelque chose à raconter. On pourra dire qu’on a coursé contre lui (rire)!»

Le camion nostalgique le plus rapide au Québec devrait aussi affronter des poids lourds, des pick-ups parmi les plus rapides ainsi qu’une moto. «Ce sera entre les programmes, lorsqu’il y aura des transitions. Ou encore lorsqu’il y aura des bris et qu’il y a du retard», souligne le président de l’événement, Robert Jutras.

C’est qu’on n’a pas le temps de lésiner au Challenge 255. «Ce sont les compétitions d’abord et avant tout. Parce que nous avons 1000 départs en une fin de semaine. Tandis que les autres événements comme nous en font 400 à 500. Il faut que ça tourne», commente-t-il.

Robert Jutras se réjouit tout de même de cette nouveauté qui s’ajoutera au spectacle. «Chaque année, on essaye de quoi de nouveau. On a déjà eu des motoneiges, des tracteurs à pelouses, des winnebagos, des pépines, énumère-t-il. Cette année (avec le BobbySpeed), ce sera toute une attraction!».