Pierre-Alexandre Blais, champion de trottinette

Il y a quatre ans, Pierre-Alexandre Blais choisissait un sport peu connu, la trottinette. Ce fut le bon choix puisqu’il vient de remporter le championnat canadien, ce qui lui ouvrira les portes du championnat nord-américain, présenté en Californie en août prochain.

La saison estivale de l’athlète de 17 ans s’est amorcée sur une bien bonne note. Il a déniché un Top-10 en Caroline du Nord, avant de remporter l’Open canadien.

« Je suis allé faire une compétition de niveau nord-américain en Caroline du Nord et j’ai terminé en 10e place, ce qui m’a valu une qualification au championnat nord-américain. Puis il y a deux semaines, je suis allé aux championnats canadiens et j’ai gagné là-bas. Je suis tombé à mon premier parcours après un flip que je maîtrise bien. À mon deuxième parcours, j’ai été parfait et je savais que j’avais gagné lorsque j’ai terminé. Donc dans deux mois, j’ai rendez-vous à Woodward West, en Californie. Présentement, je m’entraîne à faire mes transitions et à faire des trucs un peu plus techniques », raconte celui qui compétitionne dans la catégorie Intermédiaire.

« Ce n’est pas un sport si facile non plus. Dans une compétition, nous avons deux séances d’une minute où le skate parc est à nous seuls. Les juges nous donnent une note selon ce que nous faisons, la difficulté des figures, l’aisance dans le parc et les sauts. Il faut que ce soit propre et beau visuellement, un peu comme en patinage artistique. C’est le mélange d’un art et d’un sport. Tu dois atterrir de façon propre pour que ce soit beau à voir. »

13 ans

Le jeune athlète a commencé sa carrière un peu tard, soit à l’âge de 13 ans. Ça ne l’a pas empêché de gravir les échelons assez rapidement.

« C’est ma quatrième saison, en fait. J’ai commencé lorsque la COVID-19 est arrivée. On ne pouvait plus faire de sports d’équipe, alors j’ai commencé ça au skate parc de Saint-Grégoire et aussi à celui de Nicolet. Mes parents m’ont ensuite amené au skate parc du parc Des Ormeaux, au Cap-de-la-Madeleine, et c’est vraiment là que j’ai progressé », ajoute celui qui amorcera sa formation pour devenir pompier à l’automne prochain.

« Je dis souvent aux jeunes que c’est un sport le fun, mais aussi en développement. On a de plus en plus d’infrastructures pour le pratiquer aussi. La trottinette, c’est aussi une belle opportunité de voyager et de rencontrer du monde qui ont la même passion. C’est un sport très amical et tout le monde s’entraide, même si on est en compétition. C’est un sport marginal, mais c’est tellement le fun de pouvoir évoluer par nous-mêmes. On n’est pas dans une équipe qui a des pratiques pré-établi, à 8h, un samedi. Tu as vraiment la liberté de t’entraîner au moment que tu le veux. »

Pierre-Alexandre joint l’utile à l’agréable en ayant accepté un poste d’entraîneur au Centre d’Adrénaline Urbaine de Trois-Rivières. 

« C’est le fun de travailler en faisant sa passion. Il faut être appuyé aussi et j’ai la chance d’avoir Adrénaline Urbaine et ScooterSK8 avec moi. En même temps, on développe une communauté de futurs riders en étant entraîneur. J’entraîne de jeunes débutants et on leur apprend une bonne base et les bonnes pratiques, donc ils vont déjà savoir comment se comporter lorsqu’ils vont arriver dans un skate parc extérieur, par exemple », explique celui qui s’entraîne de trois à quatre heures par jour, à raison de 25 heures par semaine.

Il souligine qu’au début, ça peut être un sport décourageant et qu’il faut être patient. « C’est très dur d’évoluer dans la première année parce qu’il faut s’habituer à la trottinette, s’habituer aux rampes et avoir le contrôle une fois dans les airs. La fierté intérieure lorsque tu maîtrises une figure, c’est incroyable. C’est tellement plus qu’un sport! Les gens pensent que c’est un sport d’enfant, mais non. C’est une passion, c’est un mode de vie. Je me lève le matin, je pense à ça, je vais à l’école, je pense à ça et je me couche le soir, je pense à ça », conclut-il.