L’effet Alain Guilbert récompensé

BALLE. C’est le 23 novembre qu’Alain Guilbert sera intronisé au Temple de la Renommée de Softball Québec à titre de bâtisseur. Que ce soit comme joueur, entraîneur ou bénévole, il s’agit d’un bel hommage pour ce résident de Nicolet qui a grandement contribué au développement de la balle rapide masculine au Québec.

Alain Guilbert en action.

Rencontré à sa maison du rang Saint-Alexis, arrivant d’un autre round chimiothérapeutique face à un cancer d’un nom à en perdre son latin s’attaquant à ses poumons et son foie, l’homme enjoué demeure droit comme un chêne. Toujours généreux et chaleureux à 78 ans, Alain Guilbert conserve son effet. Non pas sa célèbre courbe qui a fait mordre la poussière à une multitude de frappeurs de talents de partout au Québec, mais plutôt l’effet Alain Guilbert qui dirige tous ceux qui le rencontrent vers le chemin de la confiance et du dépassement de soi.

«C’est le président de Softball Québec, Mike Néron, qui m’a appris la nouvelle. C’est un bel hommage. Je le prends avec humilité. Il y a plein de personnes qui s’impliquent et qui ne sont pas reconnues. Il demeure que je suis fier de voir que c’est un comité composé de mon fils Stéphane, mon neveu David, Claude Bernier et Jean-Yves Doucet qui a soumis ma candidature», exprime celui pour qui l’amour de la balle remonte à sa tendre enfance.

 

Les débuts

Toujours le même sourire!

«En 1950, j’avais 9 ans, mon père m’a amené voir une joute à Saint-Maurice, dans la Ligue rurale Albert-Gaucher. Enfant, j’étais assez actif, très actif. J’ai commencé à jouer intensément à la balle l’été et au hockey l’hiver. J’aurais dû avoir du ritalin si ça avait existé, mais ils ont juste retenu Alain», dit-il en riant tout en se rappelant avec émotions que son père agriculteur avait du talent comme sportif.

En allant au collège, il continue à canaliser son énergie dans le sport. «J’ai eu là plein d’opportunités pour me développer», explique-t-il conscient de sa chance par rapport à d’autres enfants de son village. Une prise de conscience qui le mènera à enseigner son amour pour l’activité physique sans discrimination à partir de 1966 à la Commission scolaire régionale Provencher.

Son intérêt particulièrement intense pour la balle rapide le mènera à jouer durant cinq décennies. «J’ai lancé ma dernière partie à 66 ans. Je n’étais pas un talent naturel. Avec l’étincelle que m’avait donnée mon père, j’étais cependant vraiment allumé à me dépasser. J’étais quelqu’un qui aimait beaucoup pratiquer. Cela m’a amené à performer davantage», révèle-t-il.

 

Les plus beaux moments

La belle époque des Athlétiques.

Quand on lui demande d’identifier les grands moments de sa carrière, il retient évidemment ses deux matchs parfaits au monticule, mais, en homme d’équipe qu’il est, Alain Guilbert se rappelle en premier lieu des succès collectifs. «Mes plus grands moments sont de gagner avec Nicolet des championnats que l’on n’était pas censés gagner. Avec les Athlétiques, on était un petit milieu qui affrontait des grosses équipes de Québec, Montréal ou Hull qui allaient se chercher des lanceurs en Ontario. Pour nous, c’était un défi incroyable de rivaliser avec eux et de les battre. C’était une fierté de représenter Nicolet en équipe tant comme joueur que comme entraîneur», précise-t-il en indiquant sa plus grande satisfaction à développer des joueurs que de performer lui-même.

«J’avais une pédagogie naturelle en moi que j’ai améliorée en étant formé pour enseigner. Ma plus grande fierté comme entraîneur, c’était d’amener chacun des membres de l’équipe à développer son plein potentiel. C’est pareil quand j’enseignais, directeur à Jean-Nicolet ou dans le coaching en ressources humaines», s’exclame un Alain Guilbert toujours aussi passionné par le développement personnel tant pour lui que pour les autres.

En bas à droite, Mario Laplante à l’époque des 4 Chevaliers O’Keefe. Alain Guilbert a d’ailleurs disputé quelques matchs avec l’inoubliable Claude Potvin.

À ce sujet, quand on lui demande de nommer l’un des plus beaux talents qu’il a contribué à développer dans la région, un nom surgit rapidement : Mario Laplante. S’ajoutent à l’athlète de talent de Sainte-Monique ceux de ses frères Paul, Bernard, Daniel, Pierre et Michel. Alain Guilbert mentionne également les frères Paradis et Salvas ainsi que Gilles Blais. «Ce sont des gars qui nous ont permis de gagner de nombreux championnats à la belle époque des Athlétiques de Nicolet».

 

De père en fils en petit-fils

Son fils Stéphane avec les 4 Chevaliers.

Alain Guilbert aura également «enfanté» directement de beaux talents de balle. «Disons que la pomme n’est pas tombée loin du pommier», avoue-t-il candidement. «Nicolas a eu une belle carrière au baseball et à la fastball. Il a développé l’option baseball-étude à Drummondville. Stéphane a été 14 ans avec les Chevaliers. Mes petits-fils jouent tous au baseball. C’est une grande fierté de les voir performer», souligne celui qui assiste chaque été à plus de 50 matchs de ses héritiers.

 

 

 

Le combat contre le cancer

À l’aise d’en parler, Alain Guilbert combat actuellement un cancer. Son parcours sportif est pour lui une source d’inspiration. «Je prends ça comme une joute de balle. J’ai un cancer à battre dans mon corps qui ne m’appartient pas. Mon plus gros défi, c’est d’essayer de le vaincre. De temps en temps, il fait des fausses balles, parfois des coups sûrs. Moi, il arrive que je le retire sur trois prises. On se bat. Je suis là-dedans», mentionne-t-il avec le sourire confiant du champion qu’il a été, qu’il est et qu’il sera pour toujours.

 

 

Faits saillants

  • 1963 à 1965 : Participation à l’équipe sénior Radnor de Saint-Maurice, dans la ligue de fastball du comté de Champlain comme lanceur;
  • 1965 : Participation à l’équipe Club des Forges dans la ligue sénior de fastball de Trois-Rivières comme lanceur;
  • 1966 à 1968 : Participation à l’équipe Aramis d’Asbestos dans la ligue de fastball des Cantons de l’Est comme lanceur;
  • 1968 et 1969 : Participation à l’équipe du Centre d’achat de Trois-Rivières-Ouest dans la Ligue de fastball Mauricie Cantons de l’Est comme lanceur et assistant-entraineur;
  • 1970 : Participation à l’équipe de fastball J.B. Loranger dans la Ligue de fastball Mauricie-Cantons de l’Est comme lanceur et entraineur;
  • 1971 : Participation à l’équipe Aramis de Warwick de la Ligue de fastball Mauricie-Cantons de l’Est, comme lanceur et entraineur;
  • 1972 à 1976 : Participation à l’équipe les Athlétiques de Nicolet dans la ligue de fastball Mauricie-Cantons de l’Est comme lanceur et entraineur et participation à des championnats provinciaux de la Fédération de balle-molle du Québec;
  • 1975 et 1976, Formateur pour la Fédération de balle-molle du Québec pour les stages pour joueurs ou entraineurs. À l’époque, il figure comme l’un des premiers formateurs d’entraineurs de softball PNCE au Québec;
  • 1977 à 1979 : Participation à l’équipe de Sainte-Julie dans la Ligue de fastball de Montréal, comme lanceur et participation au championnat provincial de la Fédération de balle-molle du Québec ;
  • 1980 à 1983 : Participation à l’équipe Les Athlétiques de Nicolet dans la Ligue de fastball Mauricie-Cantons de l’Est comme lanceur et entraineur et participation à des championnats provinciaux de la Fédération de balle-molle du Québec;
  • 1980-1983 : Président de la Ligue de fastball du Centre-du-Québec;
  • 1984 : Chef d’orchestre du retour d’une équipe sénior Les Athlétiques de Nicolet dans la ligue de fastball provinciale.
  • 1985-1988 : Président de la Ligue de fastball du Centre-du-Québec;
  • 1987 à 2004 : Participation à l’équipe Nicolet Sports dans différentes ligues régionales et participation à des championnats provinciaux de fastball, comme lanceur et entraineur. Formation de plusieurs joueurs de l’équipe Junior ayant représenté le Québec au Championnat canadien junior en 1994 à Sainte-Catherines (Ontario) tels que Nicolas, Stéphane et David Guilbert, Claude Bernier, André Alie, Éric Furlatt, Pascal Martin et Richard Jutras;
  • 1990: Fondateur de l’école de lanceurs, receveurs 3e prise, toujours en fonction aujourd’hui;
  • 1995 : Membre fondateur du retour de la ligue sénior provinciale.


Des témoignages

 

«Tout au long de notre vie, nous construisons notre personnage et forgeons notre caractère à partir de rencontres et de moments vécus avec nos congénères. Si la chance le permet, certaine de ces rencontres ouvrirons une porte sur le futur, tracerons le chemin à suivre et seront des références dans des moments d’interrogations.

Une de ces rencontres restera à jamais imprégnée dans ma mémoire. Je devais avoir à ce moment 15 ou 16 ans. J’étais alors étudiant à la Polyvalente Saint-Léonard. Fernand Guilbert était mon professeur d’éducation physique. Lors d’une session de cours ayant pour thème le softball, nous allions à l’extérieur pour pratiquer le jeu. À la fin du premier cours, Fernand me dit, si tu veux, mon frère Alain est lanceur à la balle rapide et pourrait te donner une formation sur les différents types de lancers ainsi que les prises de balles.

Quelques jours plus tard, je rencontrai Alain Guilbert à la polyvalente. Vêtu, veston cravate, il me dit, suis moi et viens dehors. Il n’en fallait pas plus pour que cette rencontre soit déterminante pour le reste de ma vie. Il enfila t-shirt, souliers à crampons et c’était parti pour une séance de formation de lanceur de balle rapide. Dans les années qui suivirent cette rencontre, j’ai perfectionné ma technique et je dois dire que j’ai eu du succès dans cette discipline.

Sans cette rencontre avec Alain, je n’aurais probablement pas eu autant de succès. Sa grandeur d’esprit, son charisme, sa capacité à élever le jeu de chaque joueur, sa facilité à donner confiance et surtout avoir toujours un plan B peu importe la situation a fait de lui un leader de premier plan dans cette discipline.

Peu de gens ont autant de capacité à transmettre la connaissance, élever la performance, tout en restant humbles et disponibles. Encore aujourd’hui il est une référence en moment d’interrogation et je suis certain qu’il l’est pour plusieurs d’entre nous. Il a été et sera toujours un homme d’exception»

Mario De Courval

 

«Un jour mes parents m’ont inscrit à l’école de lanceur 3e prise donnée par Alain Guilbert. J’étais jeune, sans technique et avec très peu de confiance en mes moyens. J’ai adoré travailler avec Alain puisqu’il avait un don afin d’expliquer les techniques à de jeunes enfants. Il était captivant et les jeunes aimaient travailler avec lui. Au fil des années, j’ai continué à suivre ses cours et cela m’a permis de m’améliorer considérablement et de devenir un jour le meilleur lanceur au Canada. Je peux affirmer que sans son implication et sa transmission de connaissance je n’aurais jamais pu me développer autant. Il a été le point de départ de ma carrière.

Merci Alain d’avoir inspiré et formé une jeune génération de lanceur dont j’ai fait parti et bonne chance pour ta candidature au temple de la renommée de Softball Québec. Tu le mérites bien!»

Francis Leclair

«J’ai eu le privilège de rencontrer Alain, il y a environ 53 ans. Il était alors mon professeur d’éducation physique en secondaire 4. Il était un pédagogue extraordinaire. Ses principes étaient d’une grande clarté, engagement, respect, ténacité et intégrité.

Par la suite, il a été mon instructeur à la fastball et aussi coéquipier. C’est lui qui nous a enseigné les rudiments de la balle à mes frères et à moi.

Alain a été un des meilleurs lanceurs de fastball dans l’histoire de la balle au Québec.  Son talent, son approche stratégique et tactique de la game, son innovation, sa préparation, ses techniques proactives, sa détermination, son courage, ses succès et son comportement dans la victoire comme dans la défaite sont dignes de mention et beaucoup plus.

La vie place des gens sur notre chemin. Alain a été et est toujours un modèle à suivre. C’est lui qui m’a dit: «Paul si tu veux, tu peux». Par son exemple et son encadrement, j’ai eu une vie merveilleuse avec la fastball, le hockey et dans ma carrière à la Sûreté du Québec. Durant toutes ces années, notre vie professionnelle nous a parfois séparés, mais ne nous a jamais distancés.

Paul Laplante et Alain Guilbert.

Alain par son savoir, son savoir-être et son savoir-faire a été, est et sera toujours mon mentor, mon champion et mon super ami. Un homme exceptionnel, un homme d’exception! Une personne grandiose ! Merci ! Je t’admire et t’aime tellement!»

Paul Laplante

 

«Il est le lanceur qui m’a donné le plus de problèmes avec sa tombante»

Pierre René

 

«Un honneur pleinement mérité pour un grand homme. Bravo Alain»

Luc Lemire

 

«Bravo Alain, il était un des grands lanceurs de fastball au Québec»

Gérard Salvas

 

«Tu as beaucoup donné, tu as beaucoup accompli, tu mérites pleinement cet honneur»

Simon Nolet

 

«Très heureux pour toi, c’est pleinement mérité. Ce fût un honneur de pouvoir être ton receveur quelques matchs, d’avoir appris de toi et la famille Guilbert au complet a fait de moi un meilleur joueur et maintenant on donne ton enseignement au suivant»

David Dubuc

 

«Une reconnaissance plus que méritée a un grand joueur, un grand coéquipier, un grand coach et un bâtisseur exceptionnel»

Claude Bernier

 

«Amplement mérité! Tout un homme que je respecte au plus haut point»

Mathieu Audet

 

«Quel gentleman tu es. Un modèle à suivre, mais quasi impossible d’y arriver. Il s’en fait peu comme toi»

Denis Dubuc

 

«Un mentor exceptionnel. Félicitations Alain»

Jean-Yves Doucet

 

«Félicitations, Alain, ton implication à softball Québec a été récompensée. Je me considère chanceuse de te connaître»

Sylvie Joyal

 

«Quel bel hommage Alain, c’est bien mérité. Bravo pour ton implication et le goût du sport que tu as su développer auprès de ta famille et des jeunes. Bel exemple de ténacité et courage»

Luc Labrecque

 

«Cet honneur est une reconnaissance de tous tes exploits et surtout un des athlètes les plus agréables à côtoyer»

Louis Beaudet

 

«Mes plus sincères félicitations pour ta nomination. Pleinement mérité, et enchanté d’avoir pu être brièvement ton receveur en 1986. J’ai appris énormément de toi en si peu de temps, t’avais tout un bagage. Longue vie et santé, cher Monsieur Guilbert»

Denis Demers

 

«Honneur pleinement mérité. Vraiment content pour toi Alain. Les jeunes ont appris d’un grand de la balle rapide»

Sylvain Paquet

 

«Persévérance, travail et surtout le goût de faire grandir la société autour de lui, c’est cela notre Alain»

Claude Lemieux

 

«Alain, moi j’aurais tellement aimé jouer à la balle avec toi et Fernand. Je suis sûr que j’aurais eu que du plaisir»

Sylvain Poirier

 

«Bravo Alain. Un compétiteur respecté par son efficacité à toujours faire bien et mieux»

Gérard Grondin

 

«Alain, mon ami, toute ta vie, dans le sport comme dans l’éducation des jeunes ou le mentorat tu n’as lancé que des prises»

Jean Sauvageau