Le virage virtuel de Caroline Boudreault

SAINTE-EULALIE. En mars 2020, Caroline Boudreault vit sa passion et vit de sa passion pour la Zumba. Remontant à plus de 10 ans, sa pratique de ce programme d’entraînement physique s’est transformée en entreprise florissante.  La pandémie l’oblige cependant à réinventer sa façon de donner des cours au bénéfice de la santé d’un nombre de plus en plus important de clients… en ligne.

«Avant la pandémie, j’étais affiliée, et je le suis toujours, au centre communautaire Saint-Jean-Baptiste de Drummondville. Là, les cours, c’est de jour. Comme travailleuse autonome, je donnais également des séances en salle le soir. Tout a arrêté à la mi-mars 2020. Ce n’était pas le fun. Il fallait se virer de bord. Mes participants avaient payé pour une session complète. Il me restait des semaines à fournir. On s’entend que c’est ma paie», souligne la native d’Aston-Jonction, qui va se tourner vers des groupes Facebook d’instructeurs pour trouver des alternatives.

«On s’entraide, on est vraiment une belle communauté. On partage la même réalité. L’idée de donner des cours en ligne a émergé. Certains donnaient des conseils sur les plateformes à utiliser et l’équipement à se procurer», rapporte celle qui va se doter, d’une certaine façon, d’un studio de télévision à sa maison de Sainte-Eulalie.

«J’ai maintenant un portable, une caméra et des éclairages pour avoir une belle qualité d’image. C’est un investissement important, mais cela m’a permis d’élargir ma clientèle. J’ai maintenant des clients de Montréal, de Repentigny, de Victoriaville et de la région de Québec. Il y a eu beaucoup de bouche-à-oreille. Le virtuel a ouvert de nouveaux horizons. Oui, c’est difficile la pandémie, mais il y a toujours du positif dans des situations négatives», constate Caroline qui a vu, au final, son chiffre d’affaires augmenter.

Il demeure qu’elle a dû s’adapter à cette nouvelle façon d’enseigner virtuellement. «Au début, ça faisait bizarre. L’échange n’était pas vraiment là. À un moment donné, durant un live, j’ai dit: Écrivez-moi sur la messagerie. Posez-moi des questions. Dites-moi comment vous vous sentez. En Zumba, c’est important le feedback. Depuis, ça va beaucoup mieux. Même que certains préfèrent maintenant le virtuel que le présentiel», constate la spécialiste du conditionnement physique.

En effet, on lui rapporte que le fait de pouvoir participer de la maison à une séance permet une appréciable économie de temps de transport. À l’écoute de sa clientèle, même si les cours en présence reviennent, Caroline Boudreault continuera d’offrir des séances virtuelles.

Autre avantage, après un cours en direct, l’entraîneuse le laisse en ligne quelques jours pour ceux qui l’auraient manqué ou qui souhaitent le refaire.

L’origine de sa passion
En 2012, déjà une adepte de Zumba, Caroline Boudreault voit l’entreprise où elle fait de la comptabilité être vendue. Pendant un temps, elle se cherche. «Une amie, Geneviève Lessard, m’a dit : «Tu es bonne quand tu danses, je te verrais donner des cours de Zumba». Oui j’aimais danser, mais de là à donner le cours, j’étais gênée. Ça me bloquait. Mais il y a de la croissance personnelle dans tous les domaines. Je me suis essayée, j’ai suivi des cours et je me suis lancée», explique Caroline Boudreault qui est reconnue pour son dynamisme dans sa façon de donner des cours.

«Pour moi, ce n’est pas un travail. Je transmets ma passion. Je me lève chaque matin avec plaisir. C’est des gangs différentes, j’ai des femmes, des hommes de 25 à 86 ans. J’ai environ une vingtaine d’heures de cours par semaine», indique celle qui, à la base, n’était pas très sportive.

«Je n’étais pas très extravertie et compétitive. Au secondaire, à la Découverte, j’ai découvert des sports plus individuels comme le jogging et le badminton. Maintenant, je garde la forme avec la Zumba», conclut Caroline Boudreault.

La Zumba est un programme d’entraînement conçu de chorégraphies s’inspirant principalement des danses latines.