Le rêve concrétisé de Robin Richard-Campeau

SAINT-LÉONARD-D’ASTON. Cet automne, le Léonardais Robin Richard-Campeau s’est rendu à Pontevedra dans le nord-ouest de l’Espagne, où il représentait le Canada au Championnat du monde de triathlon par groupe d’âges sur la distance olympique. Pour ce mordu de course à pied, l’expérience est positive et ses objectifs sont atteints.

Au-delà des statistiques, il y a aussi tout ce que représente le fait de prendre part à une compétition internationale.

« Assurément, dans mon cas, c’est un accomplissement, un rêve concrétisé, le genre de choses auxquelles j’aurais pu rêver, enfant : un championnat du monde, représenter son pays, une cérémonie d’ouverture des nations, 60 pays… Tout ça aurait constitué une espèce de carte postale mentale personnelle, et là, c’est fait ! »

Sur environ 3 000 participants, 131 provenaient du Canada, toutes catégories confondues. Robin Richard-Campeau souhaitait terminer dans le top 30 : il s’est classé au 26e rang chez les hommes de 45 à 49 ans, réalisant un chrono de 2:24 : 34, assez près, tout de même, de ce qu’il s’était fixé.

« Mon objectif de 2 h 10 sur un triathlon, quand les conditions sont standard et normales, ne devient plus un objectif possible quand j’arrive sur place puis que je me rends compte de quatre choses. D’une part, il y avait des courants de la marée dans la rivière qui ralentissent la nage. Au vélo, il y avait 500 mètres de côtes, puis c’était impossible lors de la descente de rattraper le temps qu’on perdait dans la montée. Ma moyenne espérée de 40 km/h devient impossible dans le parcours. À la course, on avait aussi un petit dénivelé dans les rues de la ville. »

Dans les faits, les temps enregistrés totalisent 2:16 : 58, soit 29:51 à la nage, 1:06 : 16 à vélo et 40:51 à la course à pied. À ce total il faut ajouter les temps de transition entre les épreuves, qui représentent 1 500 mètres selon l’estimation de Robin.

« C’est le genre de longue transition qu’on peut retrouver dans les événements du style Ironman. Ce n’est pas rare que le site oblige des éloignements entre les zones. Dans un triathlon d’une distance plus standard, c’était peut-être un peu plus inhabituel. Il y en avait quand même plus long à courir que d’habitude, où on a environ 300 mètres au total. Là, c’était quatre ou cinq fois ça. »

Sa performance le satisfait d’autant plus qu’il s’était légèrement blessé quelques semaines auparavant. « Je ne regarde pas le chrono parce que c’est insignifiant. La position est quand même plutôt satisfaisante pour moi. Mais je ne suis jamais totalement satisfait de moi-même, j’aurais toujours espéré mieux, mais je suis parti avec un pied qui était en mauvais état et qui me faisait craindre le pire. Finalement, si mon pied n’a pas été un atout, notamment à la course, ça n’a pas été une nuisance non plus. Je m’en tire plutôt bien. »

La sélection pour l’équipe nationale

Dans le cadre d’une telle compétition internationale, les athlètes sont soumis à un processus de qualification.

« Il faut être membre de sa fédération nationale, envoyer une lettre d’intention qui signale notre intérêt à participer au championnat du monde et il faut finir dans un certain rang lors d’une course qualificative. »

C’était le cas d’un triathlon qui se déroulait en juin 2022 à Drummondville. Robin devait finir dans le top 2 pour se qualifier, et il a terminé en première position. Il a donc obtenu sa place pour représenter le Canada.

Le voyage et toutes les dépenses s’y rattachant sont aux frais des participants. « C’est une superbe expérience, mais qui a quand même son coût ! C’est entre 5 000 et 6 000 $ tout compté. »

Il faut calculer les frais d’inscription, le transport, les vêtements obligatoires à porter lors de la cérémonie d’ouverture. Pour l’hébergement, il a choisi de loger avec l’équipe canadienne.

À l’heure des bilans, Robin constate que beaucoup de préoccupations étaient indissociables de cette aventure. « L’expérience est positive, mais je remarque que ç’a été une méga-dose de petits éléments stresseurs : la compétition elle-même, voyager seul avec mon vélo, espérer que le vélo se rende malgré les connexions entre les avions. Rendu sur place, ça va être quoi le côté dangereux du parcours à vélo, comment on se rend sur le parcours pour l’essayer, où prendre la navette, à quelle heure, etc. Sans parler de mes trucs alimentaires, parce que je suis végétalien et, par obligation, sans gluten ! »

« Je suis un coureur avant toute chose »

Celui qui enseigne la philosophie au Cégep de Drummondville pratique la course à pied depuis l’adolescence. Son intérêt pour le triathlon a été plus sporadique au fil du temps. Il s’entraîne pratiquement tous les jours.

« Depuis 2020, je fais entre 20 et 25 heures d’entraînement par semaine : 10 heures de vélo, de 8 à 9 heures de course à pied et de 3 à 4 heures de natation. »

Il prend part à plusieurs compétitions chaque année. « Depuis presque 25 ans, j’essaie toujours d’avoir entre 10 et 15 compétitions par année. Comme je suis en mode triathlon depuis trois ans, j’ai quatre ou cinq triathlons dans l’année, puis le reste, ce sont des courses à pied classiques. »

Deux semaines avant le championnat du monde, il avait pris part à un triathlon à Montréal. Il en a réalisé un autre cet été.

« J’en ai fait un à Valleyfield qui a été mon meilleur triathlon dans les trois dernières années. J’en suis ressorti plein de confiance, mais le lendemain, en allant faire une séance de course à pied de routine, je me suis mis à avoir très mal au pied. On a toujours mal quelque part, on gère toujours des douleurs, mais celle-là annonçait moins bien… »

Si Robin a déjà été entraîneur de course à pied, il peut maintenant prodiguer des conseils à son fils qui pratique ce sport depuis peu. La relève est donc assurée dans la famille !