La renaissance de la lutte trouve écho au Centre-du-Québec

LUTTE. Avec deux galas tenus récemment à Nicolet et deux autres qui se déroulent à Sainte-Angèle cet été, le Centre-du-Québec est au cœur de la renaissance que connaît le sport spectacle rendu célèbre par les Robert, Rougeau, Brito et Vachon. Impliqué au sein de la Fédération canadienne de lutte que ce dernier a créée il y a plusieurs années, Jesse Auger est au cœur du regain de popularité récent de ce phénomène à la fois sportif et culturel.

Jesse Auger organise deux galas au Quai de Sainte-Angèle cet été.

«Je participe à l’organisation d’un gala par semaine. Depuis quelque temps, il y a un gros intérêt. Ce soir, on a une belle assistance au Quai de Sainte-Angèle. Ça va être pareil de la prochaine édition de Au Quai, ça brasse le 25 août», souligne celui qui se spécialise dans le montage et le démontage de salle dans un temps record.

Le plus grand sérieux des organisations qui s’impliquent dans la lutte au Québec jumelé au meilleur talent des athlètes sont des facteurs qui expliquent que les amateurs affluent selon Jesse Auger. «Les gars sont en bonne forme physique et donnent un bon spectacle. Il y a beaucoup d’humour et d’interactions avec la foule. On s’amuse bien lors d’un gala de lutte».

Le grand soin qu’apporte Marko Estrada à sa condition physique l’illustre. L’homme de 35 ans, originaire du Nouveau-Brunswick, est dans le domaine depuis près de 20 ans et est l’une des figures les plus populaires parmi les lutteurs d’ici.

Marko Estrada est l’un des lutteurs les plus connus au Québec.

«Jeune, je me montais des rings dans la cour arrière de ma maison. Je tripais sur Hulk Hogan et le Ultimate Warrior. Je n’avais pas accès à des écoles de lutte. Plus tard, il s’en est ouvert une à Moncton. Je me suis inscrit. De fil en aiguille, je suis devenu lutteur», se rappelle le sportif connu sous le nom de Marko Estrada.

L’homme qui exerce également le métier d’agent correctionnel constate lui aussi le regain de popularité de la lutte au Québec.

«Le public est de plus en plus présent. Avant, une grosse foule c’était 150 personnes. Maintenant, en bas de 350, c’est rare. Avec des Québécois dans la World Wrestling Entertainment, ça aide à nous donner de la visibilité. Ça montre que dans la lutte québécoise, il y a du talent. On fait des festivals tout l’été. C’est redevenu hot!», mentionne celui qui ferme cependant la porte à la WWE en raison de son âge et de son emploi qui lui emporte une stabilité financière, ce que l’on ne retrouve pas encore dans la lutte québécoise. «Même si ce n’est toujours pas facile, je tripe avec la réaction de la foule. Quand tu vas dans le ring, c’est fou avec l’adrénaline. C’est gratifiant d’être reconnu», souligne Marko Estrada.

Dave La Justice au prise avec Max Lemire.

Même son de cloche chez Dave La Justice qui a repris le nom de lutte de son père décédé l’an passé.

«J’ai toujours aimé la lutte. J’avais quelques jours et je suivais déjà mon papa. J’ai connu l’époque où il travaillait avec Édouard Carpentier, Gino Brito et Abdullah The Butcher. Leurs tournées fonctionnaient beaucoup. Aujourd’hui, je crois que l’on a apporté à nouveau une crédibilité à la lutte en étant en shape. Les organisations sont aussi plus sérieuses. Les salles sont belles et on a une présence à la télévision. Ça aide, c’est certain», conclut qui ambitionne de faire de la lutte son métier à temps plein… comme son père!