La Mecque du jorkyball canadien est à Saint-Léonard-d’Aston

SAINT-LÉONARD-D’ASTON. Le jorkyball est un sport méconnu, relativement nouveau au Canada, et c’est à Saint-Léonard-d’Aston qu’il connaît son essor.

C’est en 2015 que les tout premiers terrains ont été aménagés dans la région, dans une usine désaffectée (aujourd’hui devenue Le Complexe Chez Boris), grâce à une initiative de jeunes athlètes de la région : Alex B. Perreault, Simon Dufresne et Félix C. Guévin.

C’est en surfant sur le web qu’Alex B. Perreault a découvert ce sport. « J’explorais sur Wikipédia la liste de tous les sports du monde, puis, par curiosité, j’allais voir en quoi consistaient ceux que je ne connaissais pas. D’entre tous, je trouvais que c’était le jorkyball qui avait l’air le plus intéressant. J’ai donc googlé jorkyball et vu qu’il y avait des terrains de ça à Montréal. Je suis allé les voir et j’y ai joué une ou deux fois. C’est un Français qui avait amené ça à Montréal, mais il était reparti chez lui. Mes amis et moi lui avons proposé d’acheter ses deux terrains et on les a amenés ici, dans l’usine du père à Félix », raconte-t-il.

Le sport

Le jorkyball, c’est du soccer 2 vs 2, se jouant sur un petit terrain fermé (délimité par des vitres, un peu comme l’est le squash). « C’est un sport qui a été inventé en 1987 en France. Mais avant qu’il se développe le moindrement, il a fallu pas mal d’années. Au début, c’était juste en France. Puis, ça a pris de l’expansion dans divers pays », raconte Alex. 

Chaque équipe compte de deux à cinq joueurs. Sur le terrain, seulement deux joueurs par équipe sont en jeu : un avant et un défenseur. Les changements de joueurs et de positions sont permis uniquement entre deux sets. Pour remporter un set, il faut être la première équipe à marquer sept buts. Selon la compétition, c’est la première équipe à remporter deux sets sur trois ou encore trois sets sur cinq qui gagne le match, comme au tennis.

Ce sport est maintenant pratiqué un peu partout sur la planète. Lors des derniers championnats du monde, tenus au début de novembre en Pologne, sept pays étaient présents : la France, l’Italie, le Portugal, l’Espagne, la Pologne, la Hongrie et le Canada. « Ce ne sont pas les seuls pays où se joue le jorkyball », précise Alex B. Perreault, soulignant que la liste continue toujours de s’allonger. « Dans les prochaines années, on risque de voir apparaître les États-Unis, l’Angleterre et le Japon à ces championnats, car c’est en croissance là-bas. » 

Ici, Jorkyball Canada – une entité créée par les trois amis à l’origine de l’implantation de ce sport chez nous – aimerait percer dans d’autres provinces que le Québec. Mais ce n’est pas simple de faire de la représentation pour essayer de mousser ce sport, explique Alex B. Perreault : « On n’a pas les ressources nécessaires, ni subvention. On se débrouille avec Facebook et le bouche-à-oreille, et c’est tout », dit-il.

Les championnats du monde

Les championnats du monde sont une belle occasion de mettre ce sport sous les projecteurs. « On y participe chaque année depuis 2015. À notre première participation, on s’est fait bien laver! On n’a rien, rien, rien gagné! En 2016, on a fait un peu mieux, sans rien gagner non plus. Puis, en 2017, on a gagné des matchs. En 2018, on a bien performé. C’est nous qui accueillions le Championnat du monde à Saint-Léonard-d’Aston. Ça avait même passé à RDS! C’est depuis ce moment-là qu’on a commencé à être bon! », confie en riant celui qui a réussi à recruter des joueurs et des joueuses d’un peu partout dans la région au fil des ans.

Cette année, le Canada a fait belle figure à ces championnats. Il a remporté le titre de champion du monde et de finaliste en club mixte. La délégation a aussi mérité plusieurs podiums: une troisième position pour l’équipe canadienne masculine; une troisième position pour le club SLD en Superchampions League; une troisième position pour l’équipe des moins de 35 ans; et une deuxième position pour l’équipe dans la classe ouverte à tous.

La délégation de cette année comptait neuf athlètes : Alex B. Perreault (Saint-Léonard-d’Aston), Simon Dufresne (Précieux-Sang), Félix C. Guévin (Saint-Léonard-d’Aston), Chloé Perreault (Bécancour), Yanick Lavaute (Bécancour), Barbara Wlodarczyk (Saint-Léonard-d’Aston), Alexandre Faucher (Drummondville), Sébastien Brière (Victoriaville) et Pierre-Olivier Garand (Trois-Rivières).