La discipline peu commune de Clara Binggeli  

DESCHAILLONS-SUR-SAINT-LAURENT. La jeune sportive Clara Binggeli, originaire de Deschaillons-sur-Saint-Laurent, est tombée sous le charme d’une discipline d’athlétisme peu commune au Québec, soit le lancer du javelot. Pratiquant ce sport depuis à peine 4 ans, elle a déjà su se démarquer ailleurs dans la province.

C’est à l’école secondaire les Seigneuries, lors des compétitions d’athlétisme scolaire, que Clara a eu sa première expérience avec le javelot. «Dans ces compétitions, il faut s’inscrire à trois épreuves pour maximiser les points de l’école. Je m’étais inscrite au saut en hauteur et au 800 mètres à la course, mais il me manquait une épreuve. Mon enseignant d’éducation physique m’avait suggéré de m’inscrire au lancer du javelot, pensant que j’allais être bonne», raconte Clara Binggeli.

C’était un mois à peine avant la compétition. L’adolescente, alors âgée de 14 ans, a consulté des vidéos sur YouTube, elle s’est exercée un peu chez elle, et elle a finalement terminé en 2e place à la compétition! L’année suivante, elle s’est réinscrite aux mêmes épreuves et cette fois, elle a terminé au premier rang de la compétition, toujours pour le lancer du javelot.

À ce moment, Clara a réalisé qu’elle aimait tout particulièrement cette discipline. Elle a donc décidé, à l’âge de 16 ans, de s’inscrire au Club d’athlétisme Zénix, situé à Trois-Rivières. «Ils m’ont vraiment aidée à m’améliorer et à me rendre où je suis aujourd’hui!», assure l’athlète. À l’été 2019, elle a obtenu le bronze aux Championnats provinciaux du Québec en battant par la même occasion son record personnel du moment.

Changement de catégorie

Les compétitions au lancer du javelot ne se font qu’à partir du printemps et durant l’été, car selon Clara Binggeli, la province ne possède pas d’infrastructure adaptée à la pratique de ce sport à l’intérieur. Pour l’été 2021, Clara se croise les doigts pour qu’il y ait des compétitions. En vue de celles-ci, elle s’entraine deux fois par semaine au lancer en compagnie de son entraineur, et complète son entrainement avec de la musculation à domicile. «C’est beaucoup de techniques, mais on ne peut pas lancer trop souvent parce que sinon on épuise notre épaule», explique-t-elle.

«Ça prend également beaucoup de concentration, parce que c’est une discipline qui ne prend pas beaucoup de temps. Il faut donc donner tout ce qu’on a dans ce court laps de temps», ajoute-t-elle.

Cette année, Clara Binggeli change de catégorie et passe de juvénile (16-17 ans) à junior (18-19 ans). Changement majeur dans la compétition, elle devra désormais lancer avec un javelot de 600 grammes, plutôt qu’avec un de 500 grammes. «La saison a un peu recommencé, j’ai pu me réadapter un peu, mais ça fait quand même une différence. On perd un peu nos repères!», explique Clara.

Elle doit d’ailleurs encore se procurer son nouveau javelot de 600 grammes. «Un bon javelot coute autour de 300 $, mentionne-t-elle. C’est surtout la souplesse dans le javelot qu’on va observer. Il ne faut pas qu’il soit trop souple, sinon il va prendre dans le vent et moins planer. Cependant, c’est le poids qui est le plus important, parce que si ce n’est pas le bon poids, tu ne peux pas participer aux compétitions. Je ne pourrais pas lancer un javelot de 500 g dans la catégorie junior», assure-t-elle.

«Chez les juniors, c’est plus sérieux, les filles sont plus fortes, mais il n’y a pas beaucoup de lanceuses de javelot au Québec. C’est un peu toujours les mêmes filles qui reviennent dans les compétitions. En montant de catégorie, il y en a toujours qui lâchent, d’autres qui s’ajoutent, mais habituellement, en montant de catégorie, il y a moins d’athlètes. Souvent, junior et senior sont combinés dans les compétitions de lancer du javelot», explique Clara.

Selon les informations obtenues auprès de la Fédération québécoise d’athlétisme, le nombre de femmes qui ont évolué au lancer du javelot sur la scène provinciale compétitive en 2019, dernière année régulière avant la pandémie, a été de 23 chez les juvéniles, de 10 chez les juniors et de 6 chez les séniors.

Dans tous les cas, Clara Binggeli ne s’attendait certainement pas à faire compétition l’échelle provinciale lorsqu’elle a lancé son premier javelot à l’école secondaire.