Gilles Letendre: 25 ans d’arbitrage
NICOLET. Le métier d’arbitre, peu importe le sport concerné, n’est pas toujours facile. D’abord, la plupart des décisions doivent être rendues en une fraction de seconde. Ensuite peuvent se succéder une série d’insultes de la part des parents ou des spectateurs dans l’assistance. Par contre, la passion qui anime Gilles Letendre envers le baseball est plus forte que tout…
Voilà pourquoi le Nicolétain vient de compléter sa 25e saison d’arbitrage. «J’ai reçu un certificat (à la fin de la saison) pour mes 25 ans de services. Mon père a fait ça pendant 40 ans et je l’ai suivi longtemps lorsque j’étais jeune. J’ai d’abord joué au baseball et ensuite, j’ai commencé ma carrière d’arbitre avec les Luc St-Cyr et Rémi Bourgeois. J’ai toujours aimé suivre et aider les jeunes à continuer de jouer au baseball», lance-t-il.
Du côté de l’Association de baseball de Nicolet, qui lui a remis une plaque commémorative, le président n’a que de bons mots pour monsieur Letendre.
«Il est très utile à l’association et ç’a toujours été un homme passionné qui donne de son temps, raconte Patrick Durand. Je l’ai côtoyé comme joueur à l’époque et depuis 2020, je suis le nouveau président de l’association. Il fait un excellent travail. Gilles est très impliqué et il arbitre probablement la moitié des parties à Nicolet, alors ce n’est pas peu dire!»
Évidemment, avec l’actuelle pandémie, monsieur Letendre a été moins occupé cet été. Il a également dû composer avec de nouvelles réglementations.
«C’était différent puisqu’on abritait en arrière du lanceur. Ce n’est vraiment pas la même chose, mais ç’a bien été. J’ai bien aimé ça être derrière le lanceur. C’est moins dangereux qu’en arrière [du receveur]. C’était bien, la nouvelle zone.»
Le vétéran arbitre travaille à plusieurs niveaux, notamment dans le double lettres «Moustique», «Pee-Wee» et «Bantam».
«J’arbitre partout! Je vais jusqu’à Pointe-du-Lac, Cap-de-la-Madeleine et Trois-Rivières, en plus de Nicolet, Bécancour et Sainte-Angèle-de-Laval. Je fais des championnats provinciaux aussi. L’hiver, je n’arbitre pas au hockey parce que je ne suis pas fort sur le hockey <@Ri>(rires)<@$p>. Je vais voir les jeunes jouer au hockey par exemple», confie-t-il. «L’an dernier, avec les tournois, j’avais fait plus de 200 matchs.»
Chose certaine, bien que ce ne soit pas un emploi facile, Gilles Letendre n’entend pas ranger le plastron à court terme.
«Les critiques, on vit avec. On s’endurcit. Dans le baseball mineur, c’est plus tranquille. Avec les adultes, c’est plus dur et il y a beaucoup plus de chicanes. J’aime mieux être avec les jeunes, comme mon père qui, lui aussi, arbitrait les jeunes. Habituellement, je peux faire une centaine de matchs par été. J’ai du fun. Lorsqu’ils (les jeunes) me croisent à l’épicerie, ils viennent me voir, et en auto, ils m’envoient la main», témoigne-t-il.
«Pour le moment, je ne suis pas à la retraite et je vais arbitrer encore quelques années. La passion est toujours là, même si parfois c’est dur et long l’hiver.»
Pour ce qui est de la relève aux abords des coussins, ce n’est pas toujours évident de former de jeunes arbitres qui vont perdurer.
«On fait de la promotion, mais ce n’est pas facile, concède monsieur Durand. Que ce soit pour n’importe quel sport, il y a beaucoup de jeunes qui l’essayent, mais dans les âges à Gilles, il y en a beaucoup moins. Il ne faut pas lâcher prise et continuer de faire la promotion.»
«C’est d’ailleurs pour ça que les associations et Baseball Mauricie essayent de changer la mentalité afin de mieux protéger les arbitres. Depuis deux ou trois ans, on intervient un peu plus auprès de parents et on sensibilise nos entraîneurs à respecter les arbitres, surtout que les décisions sont prises sur le moment et ne font pas l’affaire de tout le monde. On leur explique qu’il faut garder son calme. Souvent, les arbitres sont jeunes et l’erreur est humaine», conclut-il.