Éric Thibault fait bonne figure au Championnat mondial de fers

BÉCANCOUR. Éric Thibault rentre de Lansing, au Michigan, où il participait pour la première fois au Championnat du monde de lancers de fers à cheval. Celui-ci s’est classé 13e dans la catégorie masculine D2.

Le monteur d’acier qui habite Précieux-Sang depuis 25 ans a traîné sa roulotte jusqu’à un terrain de camping du Michigan pour les deux semaines que durait le championnat. Éric Thibault apprécie particulièrement le contact humain avec des joueurs qui partagent la même passion que lui.

« L’affaire qui est cool là-dedans, c’est que tu rencontres un gars de l’Ohio, un autre du Kentucky. Tu restes ami avec eux autres. Un gars qui était à mon camping m’a invité à un tournoi à Cincinnati. Je suis le bienvenu chez eux! »

Il a beaucoup aimé son expérience. « J’étais quand même fier. Tu vois ton nom: tu es 101e au monde! »

Sa plus grande déception: la surface qui recevait les fers. « Au Québec, on tire dans le sable. Là-bas, c’est dans la glaise. Tout le monde m’avait prévenu que ma moyenne baisserait de 10%. Dans le sable, si ton fer arrive court, à un pouce, il va glisser ».

Dans ces tournois, la tige de métal que les joueurs visent est encadrée par une boîte de bois. « Au Québec, les boîtes mesurent trois pieds par six pieds avec une tige de 14 pouces. Là-bas, les boîtes mesurent deux pieds par quatre pieds avec une tige de 10 pouces. J’étais tout le temps court. Je me suis reculé. »

Il a donc dû modifier son lancer dès les premières minutes du tournoi. « J’ai tenu tête à bien du monde. Ils ont commencé super fort contre moi, puis je suis revenu et je me suis adapté. Ce n’est pas la même affaire dans la glaise et dans le sable. »

Ces aspects réglementaires ont pu jouer contre lui. « J’ai cinq défaites là-bas qu’au Québec je peux te dire que je les aurais battus. Je n’ai pas peur de dire qu’ils étaient un peu plus forts que moi, mais dans ces défaites-là, il me manquait à peine une petite distance pour réussir un encerclement. Au bout de 40 lancers, c’est ça qui faisait la différence. »

Les participants au championnat jouent 15 parties de 40 lancers. Les fers sont soumis à plusieurs normes au niveau du poids, de la longueur, de la largeur et de l’ouverture entre les deux pointes du fer. Les joueurs doivent s’élancer à 30 ou 40 pieds de la tige de métal, selon les catégories.

Treize autres Québécois prenaient part à ce tournoi mondial. La proximité avec les États-Unis facilite la participation des Canadiens. Une Québécoise s’est particulièrement illustrée en conservant son rang de troisième meilleure au monde pour la deuxième année consécutive.

Pour s’assurer que le championnat puisse se dérouler beau temps mauvais temps, les organisateurs tiennent les compétitions à l’intérieur, ce qui donne une ambiance particulière. « À l’intérieur du Lansing Center, 50 boîtes sont installées. Tu es assis dans les estrades, le seul son que ça fait, c’est débile! Je passais mes journées là. J’ai été là 10 jours, j’ai tiré juste trois jours. Je voulais voir les meilleurs au monde à l’œuvre et je me suis gâté! »

En route vers le Championnat canadien

D’autres tournois majeurs figurent à l’agenda d’Éric au cours des prochaines semaines. Jusqu’au 12 août, il prend part au Championnat canadien à Guelph en Ontario. Il s’agit de sa troisième participation au tournoi canadien. En 2019 à Brampton en Ontario il avait terminé quatrième dans sa classe. L’an dernier à High Prairie en Alberta, il s’était classé deuxième dans sa catégorie. Pour ces trois jours de compétitions à Guelph, il n’a pas d’attente. « Au Canada, j’ai la 16e meilleure moyenne. J’aimerais ça être dans les 15 premiers. Ce n’est jamais pareil. Ça se joue sur le terrain. »

Quant aux championnats québécois, ils se déroulerontnt sur deux week-ends. Le tournoi en double se tient les 19 et 20 août à Saint-Joseph-de-Sorel. « En double, je ne penserais pas avoir beaucoup de chances de gagner. Mon partenaire s’est blessé. Je joue avec un autre qui est moins fort. » Mais, admet Éric Thibault, c’est en n’ayant pas ou peu de pression qu’on peut performer. « Des fois tu arrives là puis tu n’es pas favori: c’est là que tu surprends le monde. »

La portion du championnat québécois en simple se déroulera les 26 et 27 août à Victoriaville. Selon son classement établi pour cette compétition, il devrait prendre part aux épreuves de la catégorie B.

Ce n’est qu’en 2016 qu’Éric Thibault a eu la piqûre pour le lancer de fers. Depuis, il s’exerce chez lui et au camping. Un de ses amis qui possède une usine à Grand-Saint-Esprit lui prête un entrepôt afin qu’il puisse continuer l’entraînement l’hiver. Toutefois, il a comme projet de se construire un garage. « Je suis en train de me bâtir un garage 30 x 50. Je vais avoir deux boîtes, je n’aurai plus besoin de courir d’un bord pis de l’autre. »

Pourrait-il envisager de s’entraîner dans de la glaise pour parfaire ses performances au championnat mondial? « Je pense peut-être le mettre en glaise. Je ne te dis pas que je vais le faire, mais j’y pense. En me pratiquant dans la glaise tout le temps, je suis sûr que ma moyenne, elle ne serait peut-être pas plus haute dans le sable, mais elle serait meilleure dans la glaise. »