Chronique : Schultz ou Lafleur? Les deux!

OPINION. Finale de la Coupe Stanley 1976. Forum de Montréal, 9 mai. Le ténor Roger Doucet vient de terminer son interprétation des hymnes nationaux. Dans un coin, les intimidants et robustes bien nommés Broadstreet Bullies alias Flyers de Philadelphie de Fred Shero. Ils sont les vainqueurs du précieux trophée lors des deux dernières saisons. Dans l’autre, les talentueux Flying Frenchmen Canadiens de Montréal de Scotty Bowman qui, l’histoire nous le dira, sont en voie de remporter quatre Coupes Stanley consécutives. Deux équipes aux antipodes. Schultz versus Lafleur, deux joueurs qui le sont tout autant.

Lors de la saison 1974-1975, Dave « The Hammer » Schultz, récolte 472 minutes de punition en 76 parties. Vous avez bien lu! Il trouve le moyen d’inscrire 9 buts. Il en avait marqué 20 la saison précédente avec un «modeste» 348 minutes passées au cachot. En 1975-1976, Schultz a 307 minutes et 13 buts au compteur. Guy Lafleur est, au printemps 1976, au sommet de son art. Il vient de connaitre une saison de 56 buts pour un total de 125 points. Pour des fins de comparaison, un faible 36 minutes de punition apparaît à sa fiche. À vrai dire, dans sa carrière de 1127 parties dans la Ligue nationale, au total (399 minutes), il ne dépassera même pas la fiche record pour une année de son vis-à-vis.

Pourquoi tout ça? J’y arrive!

Flyers contre Canadiens en 1976 et Dave Schultz versus Guy Lafleur, c’est l’affrontement au sommet entre deux philosophies diamétralement opposées, à ce qu’ont dit, qui ont toujours déchiré le hockey depuis sa naissance. Le même «combat» qui oppose depuis des lunes les artisans du hockey sénior québécois. Une différence de point de vue qui s’illustre dans l’orientation que prennent nos deux organisations au cœur de la bataille du Cœur-du-Québec.

Sylvain Desgranges du Condor de Nicolet a fait son camp. Sans détour, il déclarait au Courrier Sud : «En 2019, Nicolet aura une formation virile». Donc, comme à la belle époque des frères Laplante qui ont fait les belles soirées de l’aréna de la rue du Frère-Dominique.

De son côté, André Alie, le nouvel entraineur-chef du Formule Fitness de Bécancour a toujours été adepte d’un hockey axé sur la vitesse et les habiletés techniques. Il renouera ainsi avec la belle époque du Namasak et ses grands joueurs tels Alain Poliquin, Mario Hardy, Léo Tourigny et Jacques Pepin.

Qui l’emportera sur la glace et aux guichets? L’avenir nous le dira. Mais, ce que je souhaite, en tant qu’amateur de hockey, c’est le meilleur des deux mondes. Car devant un Schultz, un «Machine Gun» Kelly ou un «Moose» Dupont, il y a avait un Clarke, un Barber, un Leach et un Bernard «Only the Lord saves more than» Parent. En appui à un Lafleur, Lemaire, Shutt ou au Big Three, ne l’oublions pas, il y avait un Bouchard, un Risebrough et un Mario «Le bleuet bionique» Tremblay.

Et si l’essence du hockey, sa beauté, était, à la fois, dans sa dureté et sa virtuosité. Un heureux mélange que je ne peux m’empêcher de voir dans le style distinctif qu’avait Mario Laplante, l’un des frères de la célèbre famille de Sainte-Monique. Pour mémoire, rappelons qu’à l’époque de la puissante Ligue de hockey senior provincial du Québec du début des années 1980, Mario Laplante avait réussi l’exploit de remporter le championnat des compteurs tout en étant le meneur au chapitre des punitions.

 

Oui, Dave Schultz,

Oui, Guy Lafleur

Et vive le hockey style Mario Laplante!