Arbitrer pour permettre aux jeunes de jouer

NICOLET. Luc Lemire s’implique depuis une bonne vingtaine d’années dans le hockey mineur de Nicolet-Bécancour à titre d’entraîneur. Des jeunes heureux de pratiquer leur sport, il en a vu défiler des tonnes ! Cette année, il a décidé de pousser encore plus loin son implication pour leur bénéfice. Il endossera l’uniforme rayé blanc et noir ; une façon de faire sa part pour contrer la pénurie d’arbitres, susceptible d’entraîner l’annulation de matchs…

« C’est vraiment pour permettre aux jeunes de pratiquer leur sport que j’ai décidé de suivre ma formation d’arbitre. Je veux qu’ils puissent jouer ! Depuis la Covid, le manque d’arbitres a augmenté de façon exponentielle dans toutes les régions du Québec. Ça fait en sorte que des matchs sont annulés à tous les niveaux, de novice à junior. Il y a des régions où c’est pire que nous, comme en Estrie, mais je trouvais important quand même de faire ma part », souligne le résident de Sainte-Monique, natif de Nicolet.

Luc Lemire a même pris entente avec l’appointeur des arbitres de Hockey Mauricie pour qu’il l’avise lorsqu’un match risque d’être annulé en raison d’un manque d’arbitres. Il veut être mis au courant de la chose parce que s’il le peut, il dépannera avec plaisir.

Sur Facebook, il a aussi lancé cette invitation à ses collègues entraîneurs de toutes les associations de hockey mineur du Québec : « Allez suivre votre formation d’arbitre niveau 1 », tout comme il l’a fait cet automne. « J’encourage chaque association à envoyer un de ses entraîneurs la suivre, car ça peut faire une grande différence sur le déroulement de la saison. D’ailleurs, j’ai déjà eu des échanges sur Messenger avec des gens désireux de s’impliquer et de savoir comment ça fonctionne », se réjouit-il.

Avec une formation de niveau 1 en poche, il est possible d’arbitrer le hockey simple lettre (hockey de développement). L’âge minimum pour la suivre est de 13 ans. « Quand j’ai suivi mon cours, on était une vingtaine. Du nombre, on n’était que 4 ou 5 âgés de plus de 13 ans ! Or, ça peut être tout un défi, à 13 ans, d’arriver à maintenir la discipline quand tu arbitres des joueurs plus vieux que toi ! », témoigne Luc Lemire, craignant que certains cessent d’arbitrer en raison de toute cette pression. « C’est pour ça, aussi, que j’aimerais que plus d’adultes s’impliquent. Il faut aider ces jeunes arbitres à cheminer à leur rythme afin qu’ils ne se découragent pas. »

Chaque match arbitré est rémunéré. Les frais de la formation et l’achat de l’équipement sont donc assez rapidement remboursés, fait remarquer Luc Lemire.

Côté pratico-pratique, l’arbitre a accès à un agenda dans lequel il inscrit ses disponibilités à l’appointeur, qui s’occupe ensuite de la distribution des matchs. Luc Lemire s’attend à en arbitrer une quarantaine cette saison.

Craint-il de se heurter éventuellement à des parents ou à des entraîneurs en colère par rapport à l’arbitrage ? Il espère évidemment que cela n’arrivera pas. Et à ce chapitre, il se fait un point d’honneur de souligner le bon travail de sensibilisation qui a été fait au cours des dernières années : « Les associations travaillent fort pour amener les parents à contenir leurs émotions et à faire attention. Comme entraîneur, j’en parle à toutes mes réunions de début d’année. Je leur dis que je ne veux pas entendre de mauvais commentaires par rapport au travail des arbitres et des marqueurs, ni à l’égard des joueurs et des entraîneurs des équipes adverses. Ce n’est pas parfait, mais ça s’améliore beaucoup. »

Comment devenir arbitre ?

Le processus pour devenir arbitre est assez simple. Il suffit de contacter Hockey Mauricie (Maxime Carré au Maximecarre97@hotmail.com  ou Louis-Simon Pruneau au Louissimon97@hotmail.com) pour soumettre sa candidature. Une fois inscrit, le participant doit suivre une formation en ligne d’une durée de trois heures, suivie d’un stage d’environ cinq heures, en virtuel (Zoom) ou en présentiel (avec une heure et demie de pratique sur glace, s’il y a lieu). Par la suite, il y a un examen à passer. Dès qu’il est réussi, le participant obtient son grade d’officiel.

« Il y a des stages sur Zoom toutes les semaines jusqu’à la fin novembre. Le candidat peut choisir de les suivre sur deux soirs (en semaine) ou durant le jour (la fin de semaine) », indique Maxime Carré, arbitre en chef de Hockey Mauricie.

L’an dernier, 120 officiels oeuvraient pour son organisation. Dans un monde idéal, il lui en faudrait 200 : « On n’en aura jamais trop ! », dit-il.

Il profite de l’occasion pour annoncer le retour de la formation Officiel jeunesse, destinée aux jeunes de 12 ans. Cette formation leur permet d’arbitrer dans la catégorie « novice » seulement. « On prévoit l’offrir vers la fin novembre, ce qui coïncidera avec le début de saison des novices, en décembre. »