Alex B. Perreault: le ballon sur glace dans les gènes

SAINT-LÉONARD-D’ASTON. Chez les Bergeron-Perreault, le ballon sur glace, c’est une histoire de famille. « Mes parents ont toujours joué », rapporte Alex B. Perreault. Sa sœur, de cinq ans sa cadette, a suivi leurs traces assez jeune : « Ma mère avait mis sur pied une équipe de filles dans laquelle ma sœur a embarqué. Moi, j’arbitrais ou marquais. »

Jouer, ça ne l’intéressait pas. « Je ne connaissais aucun jeune de mon âge qui jouait, de toute façon. Socialement, ça ne m’allumait pas. Je préférais de loin le soccer ».

Un jour, sa mère, Claudette Bergeron, lui lancé un défi, alors qu’elle organisait son tournoi de ballon sur glace mineur annuel, à Bécancour : « Elle m’a dit : j’ai des heures de libres durant le tournoi. J’aimerais ça qu’on les comble en faisant un mini tournoi opposant ma ligue de garage (de vieux !) contre toi et tes amis. »

Alex, alors âgé dans la jeune vingtaine, a contacté ses coéquipiers de soccer pour leur proposer cette activité. Ils ont accepté. « On était assez pour former une équipe pour la fin de semaine. On a joué deux parties. Les gars ont bien aimé ça. »

Lui aussi, d’ailleurs ! Dans les semaines suivantes, il joignait l’équipe de ses parents, dans leur ligue de garage, sous leur invitation. « J’ai joué une ou deux parties et ils m’ont invité au championnat provincial mixte, à Montréal. J’ai adoré cette expérience ! », lance-t-il.

Compétitif dans l’âme, il a voulu se rendre plus loin encore. Dans sa mire ? Le Championnat du monde ! « J’ai rappelé mes amis qui avaient participé au tournoi amical et je leur ai proposé qu’on s’entraîne pendant deux ans pour avoir la chance d’aller au Championnat du monde. C’était atteignable, selon moi. Les huit ont dit oui. On s’est inscrit dans le mixte avec des filles de l’équipe de ma sœur. On a joint la ligue de Victoriaville et on a fait des pratiques pendant deux ans. C’était à la fin de 2010. En 2012, on est allé au Championnat du monde à Ottawa…. et on l’a gagné ! »

C’était le début d’une tradition ! Depuis 2012, le Broom-Shak (c’est le nom de son équipe) trône au sommet des équipes mondiales. L’équipe a remporté le Championnat du monde du Japon en 2014, celui de Régina en 2016, celui de Minneapolis en 2018 et celui de -Kingston, cette année. Il n’y a pas eu de championnat en 2020. « On est sur une bonne lancée », sourit Alex.

De l’équipe originale, il reste encore quelques membres. « L’alignement a changé, mais il y a encore une bonne partie des joueurs de l’équipe qui viennent du coin, comme Camille Beauchemin (Sainte-Perpétue), Félix Guévin (Saint-Léonard-d’Aston), Marianne et Maude Duval (Yamaska), Pierre-Luc Bourque (Saint-Célestin) et Simon Dufresne (Précieux-Sang) », mentionne le leader.

Les autres joueurs proviennent notamment de Rimouski, Québec, Montréal et du Témiscouata. Ils jouent dans diverses ligues, une ou deux fois par semaine. En ce qui concerne la préparation aux Championnats du monde et aux diverses compétitions, elle se fait principalement de façon individuelle, mais quelques pratiques de groupe ont lieu avant l’événement pour établir la chimie. « On fait aussi des rencontres sur ZOOM pour discuter de tactiques, notamment », précise Alex.

De passion à emploi

Le ballon sur glace est devenu une passion pour Alex B. Perreault. « Je suis vite tombé dans la marmite ! Et quand je commence à être passionné, je ne fais pas les choses à moitié ! », sourit-il.

Aujourd’hui, le résident de Saint-Léonard-d’Aston est directeur général de la Fédération québécoise de ballon sur glace. Le poste a été créé en 2018 par le conseil d’administration, qui l’a aussitôt ciblé pour l’occuper. « J’étais bénévole depuis 2013. Je me voyais évoluer dans le ballon sur glace pour un bout encore, mais jamais je n’aurais pensé obtenir un jour un travail à temps plein dans le domaine ! »

Dans ses fonctions, Alex B. Perreault touche à tout : organisation d’événements et de tournois, communications, marketing, service à la clientèle, gestion des finances, affiliations des joueurs et des équipes, etc. « Mes mandats sont vraiment variés », explique-t-il.

II continue également à jouer. Cela l’amène à voyager régulièrement au Québec et dans le monde. Heureusement pour lui, sa conjointe, Barbara Wlodarczyk, partage la même passion pour ce sport. D’ailleurs, en mars dernier, elle a été nommée directrice générale de la Fédération canadienne de ballon sur glace ! « On est probablement les deux seules personnes dans le monde payées à temps plein pour développer le ballon sur glace, et on demeure tous les deux dans la même maison ! », fait remarquer Alex en riant.

Aujourd’hui âgé de 33 ans, Alex B. Perreault entrevoit encore de belles longues années d’implication dans le monde du ballon sur glace. « Dans ce sport, il y a des joueurs qui sont encore de niveau élite dans la quarantaine. Et on vit tellement de belles expériences ! »