Une victoire morale pour Québec Solidaire

ÉLECTIONS. Même s’il n’a pas remporté ses élections, le candidat de Québec Solidaire, François Poisson était très heureux du résultat obtenu par sa formation politique qui a atteint le seuil des 12% des votes.

Une victoire morale pour le candidat et les militants réunis à la Microbrasserie Flûte à Bec de Nicolet pour la soirée électorale. Tout un contraste avec la soirée de 2014, où une grande tristesse régnait après avoir atteint près des 8%.

«On est content dans le comté. On est content pour Québec Solidaire à l’échelle nationale. Parce qu’on est sorti de Montréal. On a fait des gains incroyables. On est à 10 députés. On en avait 3.»

Des gains, qui, croit-il, permettra aux idées de Québec Solidaire de faire son chemin. «Déjà, avec un député, on faisait en sorte d’influencer un peu les idées qui se brassaient à l’Assemblée nationale. Imaginez à dix! Avec une Catherine Dorion, qui est une voix forte. On ne pourra pas faire de miracles, mais on pourra faire avancer les choses, et beaucoup.»

«On ne pourra pas faire de miracles, mais on pourra faire avancer les choses.»

-François Poisson

Même s’il avait préféré une CAQ minoritaire pour pouvoir avoir la blance du pouvoir, il croit que son parti pourra faire un contrepoids. «Ça va prendre un balancier à la CAQ, qui est très à droite. Point de vue environnemental, ils n’ont pas un programme très développé. Nous au contraire, c’est notre force. C’est notre principal cheval de bataille.», note-t-il.

Il s’est également réjoui que son parti rejoigne de plus en plus de gens, avec près de 16% des votes au Québec. «On parle à toutes les clientèles. J’avais un militant de 82 ans. Il y a des dames qui venaient me voir et qui me chuchotaient comme une cachoterie qu’elles allaient voter pour moi. Ce n’est pas juste les jeunes. On rejoint des gens de toutes les strates d’âge, énumère-t-il. On a fait beaucoup progresser les idées de Québec Solidaire et ça, c’est une victoire.»

Un rendez-vous manqué?

Évidemment la question d’un pacte avec le Parti Québécois que soutenait l’association de comté de Nicolet-Bécancour est revenue sur le tapis. Sans pouvoir prétendre au pouvoir, une association entre les deux partis aurait sans doute donné un résultat différent.

Sans être un rendez-vous manqué, le candidat François Poisson croit lui aussi qu’il faut relancer des ponts avec le PQ, ou à tout le moins «essayer de rebâtir des ponts», un rapprochement qui se fera «par étape» et une négociation qui se fera mieux «d’égal à égal». «Le processus est un peu inéluctable. Il faut qu’on se parle. On est des cousins. Au lieu d’être des parents très distants comme les autres partis» illustre-t-il.

«Il y a quand même des choses qui nous séparent, surtout toute la question identitaire. Des choses qui sont quand même fondamentales. Nous on était très inclusif. En environnement, les péquistes sont durs à suivre. On fore, on ne fore pas? Tu sais, Anticosti… Alors que nous ç’a toujours été clair de ce côté-là. C’est un peu ça qui nous a séparés, a-t-il admis. J’étais aussi contre l’idée de ne pas pouvoir voter pour un solidaire.»

«En cours de route, quand je vois ce qui se produit ce soir, avec un CAQ majoritaire et une opposition libérale très forte, pour moi, c’est un cauchemar. Je me dis, y a-t-il moyen de discuter. On a vu comment ça scorait dans les comtés et de se répartir ça.»

Il ne croit pas non plus qu’on assiste à une montée du socialisme. «Si on se base sur le fait qu’en théorie, le PQ est aussi socialiste. Le PQ a beaucoup reculé. Nous on progresse, mais si on additionne le PQ et nous, on est à 20 sièges. Je ne peux pas dire que c’est une montée du socialisme, malheureusement.»