Les lockoutés d’ABI iront se faire entendre

MANIFESTATION. Un peu plus d’une centaine de travailleurs ont embarqué dans l’autobus ce matin pour se rendre à l’Assemblée nationale. Quatre autobus sont en effet partis du siège social de la FTQ, à Trois-Rivières, pour prendre la direction de la Capitale nationale.

Plusieurs autres ont pris leur véhicule pour s’y rendre et des Métallos de d’autres usines de la région de Québec et de Montréal devaient les rejoindre. En tout, on s’attendait à ce que plus de 300 personnes lancent un message au gouvernement.

L’objectif est d’aller manifester pour démontrer l’importance de voter en faveur de la motion qui doit être déposée par Québec Solidaire et débattue vers 11h cet avant-midi.

«Nous voulons mettre de la pression sur les différents partis pour démontrer qu’ils sont pour un retour à la table de négociation», a commenté le président du Syndicat, Clément Masse, avant le départ des autobus, un peu avant 8h30 ce matin.

«Dès le départ, nous avons mentionné que nous n’avions pas l’intention d’exercer notre droit de grève, mais l’employeur n’est pas revenu à la table de négociation. Nous espérons qu’ils pourront les convaincre», continue-t-il.

En plus de la manifestation pour l’adoption de la motion, Clément Masse retournera à Québec, vendredi prochain, alors que la ministre du Travail, Dominique Viens a convoqué les deux partis pour les rencontrer à tour de rôle.

«On espère que ça donnera quelque chose, mais c’est certain qu’elle n’aura pas à nous convaincre de revenir à la table de négociation, assure-t-il. Ce sera davantage l’employeur qu’il faudra convaincre, mais avec un mandat de négocier.»

Plusieurs évoquent les rabais d’électricité consentis à ABI pour rappeler l’importance public du lockout déclenché le 11 janvier dernier et l’arrêt de deux séries de cuves. Le Syndicat ne croit pas que des actions seront prises contre l’employeur, ou que des pénalités puissent être imposées, mais que le gouvernement a le devoir moral d’intervenir.

Les lockoutés devant l’Assemblée nationale. (Photo gracieuseté)

«  Il y a un pacte social entre les alumineries et l’ensemble des Québécois. Elles bénéficient de tarifs d’électricité avantageux et en contrepartie elles créent de bons emplois dans les régions du Québec. Avec le lockout, ce pacte est rompu. Cela ne concerne pas seulement les 1030 familles à la rue, mais l’ensemble des Québécois. Le gouvernement ne peut regarder le train passer pendant que des compagnies prennent une région en otage », a fait valoir le président de la FTQ, Daniel Boyer, par voie de communiqué.

« C’est important pour nous que l’Assemblée nationale débatte de ce conflit. Certains ont dit que c’était un conflit privé. Mais les rabais d’électricité, eux, ils sont très publics, c’est nous collectivement qui les payons. J’ai regardé ma facture d’électricité ce matin et je suis pas mal certain que je paie plus cher du kilowatt/heure que ces compagnies étrangères. Nous pensons que le gouvernement a l’obligation morale d’intervenir. C’est avec de grandes attentes que nous irons à la rencontre de vendredi», ajoute le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau.