ABI: une hypothèse de règlement d’ici le début de la semaine prochaine

LOCKOUT. Jean Boulet a rencontré les représentants du Syndicat des Métallos dans le cadre d’une tournée qu’ils ont effectués vendredi pour dénoncer la clause  de force majeure dans le contrat d’approvisionnement en électricité.

Une tournée de manifestations à laquelle une centaine de travailleurs se sont fait entendre devant les bureaux de comté du premier ministre, à l’Assomption, et des députés caquistes de Nicolet-Bécancour, Maskinongé et qui s’est terminé à Trois-Rivières où ils ont pu s’entretenir avec le ministre du Travail.

Les syndiqués ont déploré le fait que ce lockout s’éternise parce que le rapport de force est déséquilibré. «Imaginez si le gouvernement donnait 165 millions à des syndiqués pour faire la grève pendant plus d’un an», a fait valoir le président du Syndicat, Clément Masse.

Il a ensuite dénoncé qu’Alcoa a rompu en février les négociations pour une énième fois, rejetant du revers de la main une demande d’arbitrage et tout « processus alternatif ». « Alcoa cherche à tout prix à imposer ses vues. Le gouvernement ne peut ainsi laisser une multinationale américaine, qui bénéficie d’avantageux tarifs d’électricité dans trois alumineries au Québec, malmener les travailleurs et faire payer l’ensemble des Québécois pour son lockout.  Nous demandons au gouvernement d’intervenir sérieusement. Nous demandons au premier ministre de donner suite à ses déclarations lancées en campagne électorale »

En point de presse après la rencontre, le ministre Boulet n’a pas voulu revoir le contrat avec Hydro-Québec.  «Je l’ai répété à maintes reprises. Les tarifs d’électricité ne font pas partie de l’équation, a-t-il martelé. On est dans un contexte de négociation de convention collective et non de renégociation d’un contrat en électricité.»

Le ministre n’a pas voulu s’avancer sur les propos du premier ministre qui avait promis de revoir le contrat en campagne électorale. «Je ne discute pas des propos qui ont été tenus», a-t-il tranché, rappelant simplement que la CAQ avait promis d’en faire une priorité et que c’est ce que la formation a fait depuis son élection.

La prochaine étape sera l’hypothèse de règlement qui sera soumise aux deux parties au début de la semaine prochaine, a-t-il précisé. «J’anticipe que cette proposition sera présentée à l’assemblée générale des syndiqués pour qu’ils puissent se prononcer sur cette hypothèse-là et que la direction locale la présente à la maison mère à Pittsburgh, espère-t-il. C’est une hypothèse que je considère juste, raisonnable, acceptable par les deux parties et qui respecte tant l’équité interne que l’équité externe.»

Il ne croit pas que ce sera sa «dernière carte». «Je demeure confiant, positif et je demeure toujours en mode action. Si une des parties refuse cette hypothèse, on verra qu’elle sera la prochaine étape. C’est une contribution additionnelle de la part du ministre pour aider les parties à régler ces conflits-là dans les meilleurs délais possibles. Ce qui me préoccupe, ce sont les répercussions.»

«Je persiste et je suis convaincu que c’est un atout qui va permettre aux parties de se rapprocher et de reprendre le dialogue. Les deux parties m’ont exprimé une volonté claire de négocier et d’en venir à une entente par elle-même. Si l’hypothèse n’était pas acceptée par l’une des parties ou par les deux, minimalement, elle contribuera à se raccrocher à une proposition qui est respectueuse du Code, de la jurisprudence, de l’équité interne et externe.»