Un homme est accusé du meurtre de son ex-conjointe, sept ans après sa disparition

Un homme a été accusé samedi du meurtre prémédité de son ex-conjointe, sept ans après la disparition de cette femme de la Grande Péninsule du Nord, à Terre-Neuve-et-Labrador. 

Dean Penney, âgé de 50 ans, a été arrêté vendredi après-midi par des policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à Deer Lake. Il a été accusé du meurtre au premier degré de Jennifer Hillier-Penney lors de sa comparution samedi et il demeure détenu, a indiqué la GRC.

D’autres dates de procès seront fixées devant la cour provinciale de Corner Brook. 

Lors d’une conférence de presse samedi au quartier général de la GRC, à Saint-Jean, l’inspectrice Tracy Edwards, responsable des Services de soutien aux enquêtes, a fait le point sur l’enquête, qui a débuté après la disparition de Jennifer Hillier-Penney du village de St. Anthony le 30 novembre 2016.

«Sept années de dévouement en matière d’enquête nous ont permis d’en arriver là, a déclaré l’inspectrice Edwards. Depuis le début, notre objectif est d’obtenir des réponses pour les proches de Jennifer et de traduire en justice toute personne responsable de sa disparition. Je félicite le Groupe des crimes graves de la GRC à Terre-Neuve-et-Labrador, qui a mené cette enquête, ainsi que le Détachement de St. Anthony pour son soutien.»

La dépouille de Jennifer Hillier-Penney n’a jamais été retrouvée, mais les enquêteurs sont toujours à la recherche de ses restes.

L’inspectrice Edwards a déclaré que les enquêteurs ont recueilli suffisamment de preuves pour porter des accusations contre Dean Penney, dans ce qu’elle a décrit comme un cas de violence conjugale.

«C’est certainement une nouvelle difficile d’apprendre que l’ex-mari de Jennifer est accusé de son meurtre, a déclaré l’inspecteur. Malheureusement, notre enquête a déterminé que le meurtre de Jennifer constitue un autre décès dû à la violence conjugale dans notre province.»

Le rapport sur la fusillade de masse de 2020 en Nouvelle-Écosse a conclu plus tôt cette année que la violence sexiste, conjugale et familiale est une «épidémie» au Canada, et il a appelé à un meilleur financement des agences consacrées à l’intervention et à la prévention.

Mme Edwards a refusé d’expliquer pourquoi l’enquête a nécessité sept ans avant que des accusations puissent être portées.

«Nous sommes conscients que sept ans sans réponse, c’est long. L’angoisse ressentie par les proches de Jennifer et par les membres de la collectivité a toujours été au centre de nos préoccupations pendant cette enquête complexe (…) Une telle enquête prend du temps, ne peut être exécutée à la hâte, et doit être menée avec diligence et dans un souci d’excellence», a-t-elle résumé.

Le frère de Jennifer, Glen Hillier, a déclaré que sa sœur cadette avait quitté son travail dans un hôpital local le soir de sa disparition. Elle restait chez son ex-mari pour être avec sa plus jeune fille, tandis que Dean Penney était parti chasser le canard dans sa cabane, a raconté M. Hillier.

Il a dit que sa sœur de 38 ans s’était séparée de Dean Penney et qu’elle vivait habituellement avec son père dans la ville voisine de Saint Lunaire-Griquet.

Les deux filles ainsi que les six frères et sœurs Hillier-Penney ont attendu longtemps la nouvelle de l’inculpation, a-t-il déclaré.

«Je suis heureux que quelqu’un ait été inculpé. Cela a été difficile d’être patient», a dit M. Hillier lors d’un entretien téléphonique.

«Avec la disparition de Jennifer, nous n’avions rien. Nous ne savions pas où elle était ni ce qui s’était passé, a-t-il ajouté. Ça a été des montagnes russes d’émotions.» 

L’homme de 49 ans a déclaré que son plus grand espoir était que la police retrouve le corps de sa sœur. «Ce serait le meilleur cadeau de Noël que j’ai jamais reçu. Sans son corps, nous ne pouvons pas tourner la page», a-t-il affirmé.