Sept meurtres en dix jours: aucun lien avec le crime organisé, selon le SPVM

MONTRÉAL — Les sept homicides qui se sont produits à Montréal dans les 10 derniers jours, dont trois mardi soir, ne sont pas liés au crime organisé, selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui a tenté de rassurer la population en répétant que la ville est sécuritaire, lors d’une conférence de presse mercredi matin.

Les policiers du SPVM «ont travaillé énormément fort dans les dix derniers jours», a indiqué le commandant de la Section des crimes majeurs du service de police, Jean-Sébastien Caron, qui s’est dit satisfait de la façon dont les enquêtes progressent dans les dossiers d’homicides perpétrés sur son territoire dernièrement.

Le samedi 18 mai, une femme a été assassinée dans l’arrondissement Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et le même jour, un homme a été poignardé à mort dans un logement du Sud-Ouest. Le mardi 14, un Montréalais de 27 ans a été tué par balles près du Marché central, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, et quelques jours plus tôt, le dimanche 12 mai, un homme s’est fait abattre sur Le Plateau-Mont-Royal.

«Si on exclut l’événement d’hier, on était quand même à quatre homicides et on avait procédé quand même à trois arrestations dans trois dossiers sur quatre», a indiqué le commandant Caron.

En citant «l’événement d’hier», Jean-Sébastien Caron faisait référence aux trois jeunes, dont un n’était âgé que de 15 ans, qui ont été tués mardi soir lorsqu’une bagarre a tourné au vinaigre sur Le Plateau-Mont-Royal. Les suspects dans ce dossier courent toujours.

«On récupère de la preuve» et «on a une bonne idée de ce qui s’est passé», a avancé le commandant lors de la conférence de presse, au point où la police «pourra dire exactement ce qui s’est produit» au cours «des prochaines heures ou peut-être des prochains jours».

Selon les informations que le SPVM a transmises jusqu’à présent, les policiers ont d’abord été appelés vers 19 heures, mardi, à se rendre dans une ruelle située entre les rues Saint-André et de Mentana.

Lorsqu’ils sont arrivés sur les lieux, les agents ont trouvé trois jeunes qui avaient été blessés par un objet tranchant.

Les trois victimes, âgées de 15, 23 et 25 ans, ont été transportées vers l’hôpital, où elles sont décédées.

Une quinzaine de personnes auraient été impliquées dans ce conflit, selon la police.

Pas liés au crime organisé

Ces récents meurtres sont «des conflits qui ont dégénéré ou des personnes qui étaient ciblées directement par des suspects», a indiqué le commandant Caron.

«Si ça avait été des meurtres liés au crime organisé avec des guerres, des territoires ou des guerres entre gangs de rue (…), je vous l’aurais dit, j’aurais été ouvert à vous le mentionner, mais maintenant, on n’est vraiment pas dans ce genre d’événement là», a-t-il précisé.

«Si vous regardez l’ensemble des événements sauf un (l’homicide du 14 mai), ce sont des événements qui se sont produits avec arme blanche. Donc souvent, ce qu’on en déduit, c’est que ce sont des conflits qui dégénèrent.»

Ces conflits, selon le commandant, impliquent «des gens qui vont se protéger ou qui vont justement attaquer de façon fortuite pour se défendre ou quoi que ce soit, et parfois, ça vire mal et malheureusement les hôpitaux ne sont pas capables de les sauver».

La ville est sécuritaire, dit le SPVM

Jean-Sébastien Caron a tenu à souligner que Montréal n’est pas une ville dangereuse.

«Si on compare avec toutes les autres villes canadiennes ou américaines, Montréal est une ville extrêmement sécuritaire au niveau du taux d’homicides, on est vraiment bas au niveau canadien», a indiqué le policier, en ajoutant toutefois que les événements des dernières semaines sont «préoccupants».

Les meurtres de mardi soir sont les 14e, 15e et 16e à survenir cette année sur le territoire desservi par le SPVM.