Population: croissance record dans la moitié des régions du Québec

MONTRÉAL — L’accroissement exceptionnel de la population a touché presque toutes les régions du Québec durant la période de juillet 2022 à juillet 2023. La moitié des régions ont connu la plus forte croissance depuis que ces statistiques sont comptabilisées, soit depuis 1986-87, révèle l’Institut de la statistique du Québec.

Le phénomène a particulièrement touché Montréal, indique mercredi l’ISQ, dans son bilan démographique des régions du Québec. La population y a crû de 89 600 personnes durant cette période, soit une croissance de 4,3 %.

«Jamais une région n’avait enregistré un taux d’accroissement annuel aussi élevé auparavant», souligne l’ISQ.

À titre de comparaison, pour l’ensemble du Québec, la croissance est de 2,3 % ou de 202 500 personnes durant cette période.

«À elle seule, la croissance de Montréal compte pour 44 % de la croissance totale observée», a relevé en entrevue Martine St-Amour, démographe à l’ISQ.

Pourtant, «ça fait très longtemps que Montréal perd des résidants au profit des autres régions» comme les Laurentides, Lanaudière et Laval, note Mme St-Amour. Mais «ces pertes internes sont compensées par des gains migratoires internationaux».

Au deuxième rang derrière Montréal, mais loin derrière, arrive Québec. La région de la Capitale-Nationale a vu sa population croître de 2,6 %.

Cette région «n’était jusque-là jamais montée aussi haut dans le classement», note l’ISQ. Fait particulier, et contrairement à Montréal, Québec a fait des gains au détriment des autres régions, souligne Mme St-Amour. Et à ces gains s’ajoute celui de migrations internationales.

Aussi, des sommets de croissance démographique ont été enregistrés dans les régions de l’Estrie, du Centre-du-Québec, de Chaudière-Appalaches, de la Mauricie, de la Montérégie, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et du Bas-Saint-Laurent.

La croissance démographique n’a toutefois pas atteint les records dans Laval, Lanaudière, l’Outaouais et les Laurentides.

De même, la croissance a été plutôt «modérée» dans le Nord-du-Québec, l’Abitibi-Témiscamingue et la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

Cette croissance démographique s’explique par les migrations internationales, surtout l’immigration temporaire comme les demandeurs d’asile, les travailleurs étrangers temporaires et les étudiants internationaux, selon l’Institut.

Est-ce à dire que cette croissance démographique pourrait n’être que temporaire, puisque ces gens peuvent être plus «mobiles»? «C’est un phénomène qui fait l’objet de nombreuses discussions. Et c’est difficile de savoir. Il y a un lien: l’immigration temporaire peut être la première étape vers l’immigration permanente», mais pas toujours, explique Mme St-Amour.