Le chef conservateur Éric Duhaime ne se présentera pas dans Jean-Talon

SALABERRY-DE-VALLEYFIELD, Qc — Le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, ne sera finalement pas candidat à l’élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon.

En entrevue avec La Presse Canadienne, jeudi, M. Duhaime a expliqué avoir rencontré les organisateurs et l’exécutif local de la circonscription mardi afin de préparer le plan de match en vue du scrutin.

«On a défini les critères qu’on voulait pour sélectionner un candidat en vue de l’élection partielle», a-t-il dit, s’empressant d’ajouter qu’il pourrait aussi s’agir d’une candidate.

Annonce après les vacances

«Au retour des vacances, on a convenu de se réunir, on va faire appel à l’ensemble des membres du comté et on va annoncer notre candidat au retour des vacances», a-t-il déclaré.

M. Duhaime avait pourtant déjà laissé planer la possibilité de lutter pour le siège laissé vacant par la démission de la caquiste Joëlle Boutin, qui a annoncé la semaine dernière qu’elle quittait la vie politique. Sa démission sera effective à compter de lundi, 31 juillet.

Éric Duhaime sait pertinemment que les sondages ne lui accordent guère de chance de rafler la circonscription. Longtemps considérée comme un château-fort libéral, Jean-Talon avait failli passer aux mains du Parti québécois aux élections de 1994 et de 1998, avant de renouveler sa fidélité libérale en 2003. 

Jean-Talon n’est pas un terrain fertile

La forteresse s’était écroulée lorsque la caquiste Joëlle Boutin l’avait ravie aux libéraux une première fois dans une élection partielle en 2019, pour être réélue aux élections de 2022.

Bien qu’Éric Duhaime bénéficie d’un soutien populaire important dans la région de Québec, ce n’est pas le cas dans Jean-Talon, où l’agrégateur de sondage Qc125 place le PCQ au dernier rang, avec 4 % des intentions de vote en date du 15 juin dernier. Il s’agit d’un recul significatif par rapport à l’élection de 2022 où le candidat conservateur Sébastien Clavet, avait recueilli 10,4 % des voix pour terminer en quatrième position.

Éric Caire toujours dans la mire

Éric Duhaime, qui cherche à capitaliser sur l’abandon par le gouvernement Legault du troisième lien, vise toujours la circonscription de La Peltrie, présentement détenue par le ministre Éric Caire, qu’il espère voir démissionner comme il avait promis de le faire si la promesse de troisième lien ne se réalisait pas.

«On a recueilli près de 20 000 signatures pour réclamer sa démission dans sa circonscription», rappelle-t-il. 

«Idéalement, les gens de Québec, l’élection partielle qu’on veut à Québec, ce n’est pas dans la circonscription de Jean-Talon, c’est dans la circonscription de La Peltrie, là où on s’est fait promettre que le député démissionnerait et qu’il n’y avait aucune condition possible de recul sur le troisième lien et que s’il reculait, il démissionnait. Ce n’est pas Mme Boutin qui avait promis ça, c’est M. Caire», martèle le chef conservateur.

Il affirme, disant s’appuyer sur des sondages, que «l’écrasante majorité des gens dans la circonscription souhaitent que le député démissionne. C’est devenu le ministre qui n’a plus de crédibilité, qui n’a plus de parole. Je pense que le premier ministre ne pourra pas éternellement le défendre et que c’est une question de temps avant qu’Éric Caire doive céder son siège.»

Ni François Legault ni Éric Caire n’ont toutefois donné quelque signal que ce soit à cet effet.