Blocs d’énergie au Québec: moratoire demandé par des groupes environnementalistes

MONTRÉAL — Des organisations environnementales demandent au gouvernement du Québec de cesser immédiatement tout octroi de nouveaux blocs d’énergie à des projets industriels.

Ces organisations estiment que le Plan d’action 2035 déposé la semaine dernière par Hydro-Québec vise à répondre aux attentes du gouvernement, qui priorise l’industrie, en faisant fi des enjeux écologiques ainsi que des contraintes majeures de temps, de main d’œuvre et d’acceptabilité sociale.

Les signataires croient que le gouvernement risque de créer lui-même une pénurie d’électricité qui compromettrait irrémédiablement la décarbonation du Québec. Ils concèdent que le plan de la société d’État vise à doubler les économies d’énergie déjà planifiées, mais croient qu’il mise d’abord sur un énorme projet d’augmentation de l’offre énergétique.

Les organisations sont d’avis que la construction envisagée de vastes complexes hydroélectriques en milieu boréal et nordique serait lourde de conséquences environnementales. De plus, elles doutent que le harnachement de nouvelles rivières bénéficie de l’acceptabilité sociale.

Le texte des organisations environnementales ajoute que les coûts des nouveaux approvisionnements seront sensiblement plus élevés que les coûts présents, créant une pression à la hausse sur les tarifs. Les principales victimes seraient les personnes les plus fragiles économiquement, qui n’ont pas les moyens de profiter des subventions à la rénovation ou à l’achat d’équipements écoénergétiques. Les écologistes ajoutent que les ménages de la classe moyenne pourraient en souffrir aussi, puisque le secteur résidentiel devra fort probablement, tôt ou tard, absorber une partie du manque à gagner d’Hydro-Québec. 

Le texte soutient même que la pression à la hausse sur les tarifs pourrait servir de prétexte à la déréglementation et à la dénationalisation de l’électricité.

Parmi les organismes ayant communiqué leurs demandes et leurs craintes figurent Eau Secours, la Fondation Rivières, Greenpeace Canada, la Fondation David Suzuki, la Fondation Coule pas chez nous et Nature Québec.