Miami Beach se prépare à accueillir les semaines de relâche aux États-Unis en mars

Miami Beach tente de rompre avec les «semaines de relâche» un peu trop relâchées, mais il n’est pas encore clair si les étudiants/fêtards en prendront bonne note.

Après trois années consécutives de violence pendant les quelques semaines de  «spring break» américain, qui s’échelonnent en mars selon les institutions d’enseignement, les autorités de Miami Beach ont mis en place plusieurs mesures de sécurité, sur un mois, visant à freiner le chaos. 

On imposera par exemple des restrictions de stationnement pour les non-résidents et la fermeture de terrasses pendant les «grosses fins de semaine».

La Ville de Miami Beach a par ailleurs prévenu les visiteurs de s’attendre à des couvre-feux, à des fouilles de sacs sur la plage, voire à des fermetures anticipées de plages, mais aussi à des barrages routiers pour le contrôle de la conduite en état d’ébriété et à des arrestations pour possession de drogue et violence. 

Le gouverneur républicain Ron DeSantis a annoncé mardi que 45 policiers de l’État de Floride étaient également déployés à Miami Beach pour appuyer la police municipale.

Mais les commerçants du quartier mondialement connu de «South Beach» craignent désormais de perdre de l’argent pendant l’une des périodes les plus achalandées de l’année. Et les défenseurs des droits civiques affirment que ces restrictions constituent une réaction excessive face aux grands rassemblements d’Afro-Américains.

«South Beach» est devenue populaire chez les touristes noirs il y a une vingtaine d’années lorsque des promoteurs ont organisé la semaine «Urban Beach» pendant la fin de semaine du Memorial Day, en mai. De nombreux résidants de South Beach se sont plaints de violences et d’autres crimes associés à cet événement, ce qui a conduit à une présence policière accrue. Mais la popularité continue de l’événement est corrélée à une augmentation du tourisme noir tout au long de l’année à South Beach.

La plupart des restrictions imposées par la Ville cette année ne sont pas nouvelles, mais ces dernières années, elles avaient été instituées à titre de mesures d’urgence et non mises en place de façon préventive.

«Le statu quo et ce que nous avons vu ces dernières années sont tout simplement inacceptables, intolérables», a déclaré le maire de Miami Beach, Steven Meiner, qui soutient que les foules sont devenues ingérables malgré une forte présence policière. 

Il a déclaré que la ville, située sur une île-barrière de l’autre côté de la baie de Miami, ne peut accueillir qu’un nombre limité de personnes, et que cette capacité a souvent dépassé ce qui est sécuritaire pour les visiteurs et les résidents pendant les semaines de relâche de mars.

La plupart des activités du «spring break» à Miami Beach se concentrent autour d’un tronçon de 10 pâtés de maisons d’«Ocean Drive», connu pour ses hôtels, restaurants et discothèques art déco.

Une ville festive, pas un quartier de retraités

David Wallack, propriétaire du «Mango’s Tropical Cafe», estime que Miami Beach a toujours prospéré grâce à la fête et que des restrictions étouffantes transformeront cette ville dynamique et éclectique en une communauté de retraités.

M. Wallack et d’autres ont proposé un grand festival de musique pendant la troisième semaine du «spring break» – lorsque les foules sans but et indisciplinées ont tendance à atteindre leur paroxysme – dans l’espoir que les participants disperseront les masses errantes. 

Mais le maire Meiner rappelle que la Ville a dépensé des millions de dollars en concerts et autres événements dans le passé, sans grands effets pour atténuer la violence. Il a déclaré que les commerces sont pénalisés lorsque des foules violentes se rassemblent le long d’«Ocean Drive» et les forcent à fermer. 

Le maire de Miami Beach soutient que de toute façon, les gens qui sont principalement à l’origine des problèmes ne dépensent pas d’argent dans la ville. «Ils ne séjournent pas dans les hôtels, ils ne fréquentent pas nos commerces», dit-il.

Stephen Hunter Johnson, avocat et membre du conseil consultatif des affaires noires du comté de Miami-Dade, estime que les autorités municipales ne sévissent que parce que la plupart des visiteurs sont noirs.

Le maire de Miami Beach répond qu’il a l’obligation morale d’assurer la sécurité des gens. «Et pour le moment, ce n’est pas sécuritaire.»