«On a besoin de bras»

NICOLET. Il y a un amoncellement important de branches, de troncs d’arbres et de végétaux de toutes sortes sur le terrain de Claudette Houle et sa voisine Marjolaine Pépin, au Port Saint-François. Le petit ruisseau qui sépare normalement les deux terrains a pris des airs de rivière remplie de débris.

L’eau du fleuve Saint-Laurent était encore très haute, lundi après-midi, quand le premier ministre du Québec, François Legault, a foulé le terrain de Mme Houle. Les débris craquaient sous ses pas.

«Ce n’est pas comme ça à chaque année, souligne Marjolaine Pépin, qui réside dans sa maison depuis 1982. La dernière fois, c’était en 2017. Normalement, l’eau monte moins et les débris restent sur la plage. Mais depuis deux ans, on y goûte.»

«Ça nous fait peur lorsqu’on voit ça, et tout ce qui se passe ailleurs, témoigne Claudette Houle. Ça nous fragilise, mais je ne me sens pas démolie pour autant. J’aime toujours ma place. Je ne veux pas m’en aller.»

«La situation peut toujours changer aussi, avec les cycles, ajoute-t-elle avec espoir. On ne sait jamais. Je reste confiante.»

«J’ai espoir que ça se calme un moment donné. Du moins, j’ose l’espérer», signale aussi Mme Pépin.

Le premier ministre François Legault a discuté avec Marjolaine Pépin, une sinistrée des inondations de 2019.

De l’aide, s’il vous plaît

François Legault a demandé aux deux dames comment il pourrait les aider. Spontanément, elles se sont exclamées: «On a besoin de bras».

«Le nettoyage sera important. On vieillit et on a moins de capacités. Alors, c’est de l’aide dont on a besoin», mentionne Mme Houle, qui demeure au Port St-François depuis 50 ans, dont 35 dans sa maison actuelle, située sur une pointe. «C’est un bel endroit, où on a déjà trouvé des artefacts. Les gens voyageant en canot et en kayak à l’époque s’arrêtaient ici», raconte-t-elle, visiblement fière de son coin de paradis.

Or, il faudra tout de même faire preuve de vigilance au moment du nettoyage, prévient la sinistrée: «L’eau amène toutes sortes de choses sur nos terrains. De la vitre, du styromousse… On a aussi déjà trouvé un obus sur ma plage. Il faut être prudent. Il faut faire un ménage avant de faire le grand ménage.»

Marjolaine Pépin, François Legault et Claudette Houle.