À mes garçons (lettre ouverte)

Lionel,

Florent,

Depuis quelques jours, le Québec a le regard triste. Il a le cœur qui flotte sur des larmes de tristesse.

Que l’on soit parent ou non, nos pensées vont continuellement vers ces deux petites victimes; Norah et Romy. Quand je vois leurs beaux visages à la télévision, c’est aussi vous, mes fils que je vois.

Comment est-ce possible que cela arrive? Notre tête roule et tourne vite pour trouver des scénarios qui expliqueraient une telle tragédie, mais ça ne mène rien; ça ne nous fait pas moins mal.

Le vieil adage qui dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant explique peut-être un peu le fait du pourquoi ça nous touche autant. On aime voir grandir des enfants en communauté, on aime les voir s’entremêler pour découvrir d’autres coutumes, d’autres modèles que notre propre famille. On fait confiance à nos voisins, à nos enseignants et nos éducatrices…

Un drame comme celui-ci, c’est toute une communauté, toute une région, toute une province qui a de la peine.

 

Mes deux fils,

Je voulais vous dire que je vous aimais et j’exprimais le besoin que toute la terre le sache, que toute la population soit le témoin de ce que je vous dirai…

 

Je ne vous promettrai jamais d’être parfait, je ne le serai pas.

Je ne vous promettrai jamais de ne pas faire d’erreur, ça arrivera.

Je ne vous promettrai jamais que vous ne me tomberez pas sur les nerfs, ce sera le cas, par moment.

Je ne vous promettrai jamais que vous ne serez jamais fâché contre moi, mais ça ira.

 

Par contre, je vous promets de vous aimer suffisamment pour vous protéger de moi, s’il fallait que papa soit trop triste pour s’occuper de vous.

Je vous promets d’être un homme qui ira chercher de l’aide avant d’arriver à cette détresse.

Je vous promets d’être fier de vous et si durant un moment, je le suis moins, on travaillera ensemble pour améliorer ça.

Je vous promets de vous prouver jour après jour que c’est le beau qui fait le beau; qu’il y a toujours une aide apportée à celui qui la demande; que les nuages apportent parfois de la pluie, mais que ça aussi, ça passera.

 

À vous maintenant, je vous demande une faveur…

Vivez votre vie pleinement et intensément.

Dans le bonheur et les rires.

Pour toutes les petites Romy et Norah.

 

Je vous aime tellement.

Papa, XX