«Un lockout n’est pas un « Act of God »»

MANIFESTATION. Les lockoutés d’ABI, plusieurs syndiqués métallos et des militants de plusieurs syndicats affiliés à la FTQ ont manifesté ce midi devant le siège social d’Hydro-Québec à Montréal. Ils dénonçaient le lockout à l’Aluminerie de Bécancour, considéré comme un « Act of God », qui a déjà coûté près de 200 millions aux Québécois.

«Le gouvernement du Québec doit mettre fin à ces clauses absurdes qui assimilent des lockouts à des  » Act of God « . Un lockout est une décision délibérée d’un employeur pour forcer les travailleurs à abaisser leurs conditions de travail. Le gouvernement Legault doit mettre son poids dans la balance face aux multinationales de l’aluminium pour que les Québécois arrêtent de payer pour leurs coups de force contre les travailleurs », a lancé le président de la FTQ, Daniel Boyer

Les centaines de lockoutés sont passés dans un premier temps devant la Place Ville Marie, où sont situés les bureaux québécois d’Alcoa. Ils ont ensuite pris le boulevard René-Lévesque pour rejoindre des syndicalistes d’autres sections locales devant le siège social d’Hydro-Québec.

« Merci de votre présence, a scandé le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau. Cet odieux lockout, c’est un affront non seulement aux 1030 syndiqués d’ABI et à leur famille, mais à tous les syndiqués du Québec. Alcoa, une compagnie américaine, tente d’imposer sa loi ici, en bafouant le principe même de l’ancienneté, en reniant sa signature sur des clauses déjà convenues. Mais les syndiqués québécois se serrent les coudes. Les dirigeants d’Alcoa et Rio Tinto doivent se le tenir pour dit : les métallos d’ABI ne sont pas à genoux! ».

La manifestation survient alors qu’un blitz de négociations est en cours, jusqu’au 30 novembre prochain, avec un conseil de médiation présidé par Lucien Bouchard. Si une entente de principe ne survient pas d’ici ce moment, le gouvernement a indiqué son intention de soumettre une proposition de règlement aux parties d’ici le 7 décembre.

« Les contrats d’Hydro-Québec et la clause de « force majeure » viennent clairement déséquilibrer les rapports de force. La compagnie serait beaucoup plus pressée de repartir la production si elle devait payer son bloc d’énergie comme le prévoit le contrat. Cela dit, nous sommes présents à la table de négociations, avec ouverture et bonne foi.  Nous espérons toujours pouvoir en arriver à un règlement négocié », a fait valoir le président de la section locale 9700, Clément Masse.

Les 1030 travailleurs et travailleuses d’ABI ont été mis en lockout le 11 janvier dernier, alors que les négociations achoppaient sur le financement du régime de retraite et le respect de l’ancienneté dans les mouvements de main-d’œuvre. Chaque jour de lockout coûte près de 600 000$ à Hydro-Québec parce que l’aluminerie, propriété d’Alcoa et de Rio Tinto, a invoqué la clause de « force majeure » ou  » Act of God  » pour ne pas avoir à payer tout le bloc d’électricité qui lui est réservé.

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