ABI: le syndicat veut demander l’arbitrage

LOCK-OUT. La section locale 9700 des Métallos a annoncé ce matin qu’elle proposera à ses membres, qui seront réunis en assemblée générale samedi, de soumettre le différend entre ABI et le syndicat au jugement d’un arbitre, et ce, en suivant une procédure accélérée.

«Nous allons demander demain à nos membres de nous donner le mandat de demander que le différend soit soumis à un processus d’arbitrage. Si nos membres nous en donnent le mandat, nous demanderons une procédure d’arbitrage accélérée où chacun pourrait plaider son point de vue et au terme duquel les parties seraient tenues par la décision de l’arbitre. Cela nous apparaît une issue réelle à ce lockout qui a trop duré», explique le président de la section locale 9700, Clément Masse.

Le gouvernement du Québec a le pouvoir de nommer un arbitre si les deux parties, soit le syndicat et la compagnie, y consentent. Ce faisant, l’arbitre entendrait les points de vue des parties et définirait lui-même le contenu de la nouvelle convention collective. Les parties qui consentent à un arbitrage sont tenues d’en accepter le résultat.

«Depuis le début, nous avons toujours répété que nous souhaitions arriver à une entente négociée entre les parties. Force est de constater que l’impasse persiste, l’employeur ayant annulé la semaine dernière les journées de négociation prévues. Le ministre a suggéré hier de soumettre aux deux parties une hypothèse de règlement. Ce processus nous apparaît aléatoire puisque rien ne garantit que l’employeur l’accepterait. Lorsqu’on connaît la mauvaise foi dont a fait preuve l’employeur depuis le début de ce conflit, nous craignons de nous retrouver à nouveau devant un mur, avec une hypothèse qui ne tiendrait pas la route»,  conclut Clément Masse.

«On a eu une rencontre avec le ministre Jean Boulet hier. On avait demandé au ministre de rouvrir l’entente sur les contrats d’énergie pour rétablir un rapport de force. Hydro-Québec a annoncé qu’il avait perdu 165 M$ en raison de ce contrat. Le ministre nous a dit que ce n’était pas une option. Après la rencontre, le ministre a indiqué qu’il ferait une hypothèse de règlement d’ici 10 jours. On croit que cette hypothèse de règlement ne réglera pas le conflit. Les parties ne peuvent pas donner leur point de vue pour cette hypothèse de règlement. Ça ne fera que créer de faux espoir parce qu’on ne sait pas si l’employeur va l’accepter», ajoute M. Masse.

La direction d’ABI commente

Dans un bref courriel, la direction de l’ABI se dit «déterminée à résoudre le conflit de travail et à améliorer la productivité à long terme de l’usine».

«La direction d’ABI a toujours négocié de bonne foi et a soumis au syndicat des propositions compétitives qui sont alignées avec l’industrie de l’aluminium au Québec. L’arbitrage ne sécurisera pas l’avenir d’ABI. Les processus alternatifs ne sont pas les solutions appropriées pour résoudre le conflit», est-il mentionné.

La direction d’ABI communiquera avec le syndicat dans les jours à venir au sujet des prochaines étapes.