Vingt maisons, mille passions

La série télévisée «Passion Maisons», qui sera de retour l’an prochain sur Historia pour une cinquième saison, a fait de nombreux adeptes. Bonne nouvelle: un livre abondamment illustré présente vingt maisons qui ont reçu la visite de l’émission dont trois se trouvent dans la région, à Bécancour, Trois-Rivières et St-Gérard-des-Laurentides.

Ces maisons si diverses et réparties aux quatre coins du Québec ont toutes un point commun: elles portent en elles une partie de l’histoire de la province et ont trouvé, grâce aux mains patientes des passionnés qui les ont achetées (et parfois sauvées), une nouvelle vie.

Si dans la série télé c’est le populaire magicien Alain Choquette qui fait officie d’animateur, le livre lui a été confié à la plume expérimentée d’André Morin. Au cœur des grandes pages tout en couleur, l’œil est vite attiré par les quelque 200 photographies que contient l’ouvrage. Des photos signées Christian Lamontagne.

Des images qui font rapidement plonger le lecteur dans le passé. Un passé qu’ont ramené à la vie les artisans tels que Michèle et Roch Parent, Sylvie Gervais et Bernard Lafrenière ou Michel Martel et Maryse Béliveau, à force de patience, d’investissement et d’amour. À Trois-Rivières par exemple, où le magnifique Manoir De Blois a été restauré à la main et au rabot par un couple de passionnés, Michèle et Roch Parent. Trônant sur la rue Bonaventure, tout près du coin Hart, la demeure avait longtemps abrité un cabinet d’avocats. «Planchers cachés sous des tapis. Tapisserie de style vinyle collée sur du crépi. Mèches perceuses qui ont abîmé les planchers pour satisfaire les appétits de nombre d’appareils électrivores», raconte le livre. Aujourd’hui, un luxe apaisant domine, entre les meubles victoriens. À St-Gérard-des-Laurentides, à l’orée du Parc national de la Mauricie, c’est au Domaine Beauséjour que l’ouvrage se pose. Ancien domaine privé de riches Américains, pour qui l’endroit servait à la chasse et à la pêche, le vaste domaine abrite de nombreux bâtiments faits de bois rond, toujours meublés des éléments d’origine. «Les chaises tressées par les Attikameks. Les lits dans les chambres. Même un lit aux dimensions surprenantes. Très long et étroit. Le lit du géant. Un authentique canot d’écorce suspendu au plafond et qui arbore les armoiries du Domaine. Vieilles photographies. Trophées de chasse, surtout des têtes de caribou», écrit André Morin. Pour les propriétaires, Sylvie Gervais et Roch Lafrenière, il s’agit de sauvegarder intacte un territoire écotouristique qui a miraculeusement survécu aux années. À Bécancour, le scénario se répète. Là, il s’agit d’histoire acadienne. La maison Bergeron, l’une des premières, a été sauvegardée. Patiemment démontée puis remontée à la main. Un labeur de douze ans. «Une maison d’esprit français, tout simple, une maison de survie comme l’époque le commandait», en dira Michel Martel, son propriétaire et artisan. Non content d’avoir sauvé du feu sa demeure, l’homme s’affaire depuis plus de trente ans à acheter, numéroter et démonter des maisons patrimoniales négligées, qu’il revendra ensuite à des passionnés qui les remonteront, pièce par pièce, dans l’endroit de leur choix. «Ces maisons ont vu naître, elles ont vu mourir; ce sont des maisons qui parlent, qui ne méritent pas de finir en bois de chauffage», plaide le spécialiste.

Pour visionner quelques images des trois magnifiques demeures de la région présentes dans le livre, cliquez ici:http://www.lecourriersud.com/article-158928-Trois-demeures-de-la-region-dans-le-livre-Passion-Maisons.html