Vers une levée du moratoire en 2017?
PERCHAUDE. Le moratoire de cinq ans sur la pêche à la perchaude imposé par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP) en 2012 doit, en principe, prendre fin cette année.
Même si plusieurs rumeurs circulent, impossible d’en savoir davantage auprès du ministère. Toutefois, plusieurs pêcheurs et intervenants du milieu souhaitent que le gouvernement du Québec annonce la levée du moratoire au lac Saint-Pierre en mars.
Depuis le 4 mai 2012, il est interdit de pêcher la perchaude dans les eaux du lac Saint-Pierre. Cette zone prohibée avait été élargie le 3 mai 2013, pour englober toute la portion du fleuve Saint-Laurent allant de Sorel-Tracy à Batiscan.
Le directeur général de l’Aire faunique communautaire (AFC) du lac Saint-Pierre, Stéphane Marin est confiant que le moratoire sera levé avant la prochaine saison de pêche qui débute le 1er avril. «J’espère que le moratoire sera levé, mais il faut suffisamment de perchaudes pour le faire. Nous sommes conscients que si la ressource n’est pas là, il ne faut pas l’exploiter! Si on apprend qu’il n’y a pas eu une augmentation de la perchaude depuis le début du moratoire, ce serait dramatique! J’espère qu’après cinq ans, malgré le fait que des personnes ont abusé et commis des infractions en lien avec le moratoire, le ministère nous réserve une bonne nouvelle».
Une rencontre avec le ministre
Le président de l’Association des pêcheurs commerciaux du lac Saint-Pierre, Roger Michaud a bien hâte de connaître les résultats des récentes études menées au lac Saint-Pierre, de même que la décision du gouvernement de lever ou de reconduire le moratoire.
«Je pense que le ministère nous cache quelque chose, car il n’y a pas aucun moyen d’avoir une mise à jour, des résultats et des données récentes. On nous répond toujours que c’est en analyse. Les rumeurs indiquent que le moratoire pourrait être maintenu pour encore trois ans. Je garde quand même espoir et j’attends de voir ce que le ministère va décider», confie Roger Michaud.
Le pêcheur commercial admet que les perchaudes ne sont pas aussi abondantes qu’en 1980 et que plusieurs facteurs sont en cause. «Selon moi, c’est un dossier très politique. Certaines personnes comparent la perchaude à la morue. C’est de la foutaise! Tu ne peux pas comparer ça. Des biologistes font peur au ministre! On a aussi noté une diminution de la perchaude au lac St-Louis au cours des dernières années. Personne n’a pourtant imposé de moratoire là-bas. Présentement, ça va bien et les activités se déroulent normalement», fait remarquer M. Michaud.
Et si le problème relevait des cormorans qui consomment près de 20 tonnes de perchaudes par année? Le président de l’Association des pêcheurs commerciaux du lac Saint-Pierre estime qu’il faudrait s’attaquer à la problématique à l’échelle du Québec et non pas uniquement au lac Saint-Pierre. «On soulève que les cormorans pourraient affecter la baisse des perchaudes. Pourquoi le gouvernement ne s’y attaque pas à la grandeur du Québec? Pourquoi on isole le lac Saint-Pierre avec un moratoire?», se questionne-t-il.
Roger Michaud a demandé une rencontre avec le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette. Québec lui a assuré que cette rencontre aura lieu. Toutefois, impossible de savoir quand exactement. Rappelons que les travaux parlementaires recommencent en février et que des rumeurs laissent croire à un possible remaniement ministériel.
Bouche cousue
Au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, on se fait très avare de commentaires. Malgré quelques tentatives, il est impossible de savoir où en est rendu le ministère dans son analyse sur le moratoire. «Il est encore trop tôt pour statuer. Nous ferons évidemment les communications publiques appropriées en temps opportun», répond Nicolas Bégin, responsable des relations avec les médias.