Une reconnaissance historique pour les Abénakis

PATRIMOINE. En cette journée de la Fête nationale des autochtones, le 21 juin, une plaque commémorative trilingue a été dévoilée en l’honneur des Abénakis à la Petite Chapelle Saint-Thérèse de Wôlinak.

Parcs Canada et la Commission des lieux et monuments historiques du Canada ont reconnu l’importance historique nationale des migrations abénakises en Nouvelle-France, de 1675 à 1748.

Après avoir été chassé de leurs terres ancestrales en Nouvelle-Angleterre, une centaine d’entre eux se sont établis  près des rivières Saint-François (Odanak) et de Bécancour (Wôlinak), tandis que d’autres ont assuré leur survie par la chasse et la pêche près du lac Champlain, du lac Mégantic, de Chambly, près de la rivière Chaudière et à Sillery, sur les rives du Saint-Laurent.

L’arrivée des populations abénakises a d’ailleurs eu pour effet de renforcer la défense de la Nouvelle-France contre les invasions des Anglais durant la période coloniale française, jusqu’à la défaite aux mains des Britanniques, en 1760.

Par l’établissement et le maintien des deux communautés d’Odanak et de Wôlinak, les migrations ont permis «la conservation de l’identité et de la culture de cette nation jusqu’à ce jour», peut-on lire sur la plaque commémorative.

Le chef Rick O’Bomsawin a d’ailleurs salué l’importance de ce symbôle pour la communauté qui s’est battu et qui continuera de se battre pour demeurer sur cette terre pour bâtir une nation forte. Il s’agit aussi d’une façon d’attirer les gens à découvrir leur culture.

«Il y a, à Odanak et Wôlinak, un patrimoine culturel et artistique extraordinaire qui est méconnu du public», a souligné Nicolas Roquet, de la Commission, à propos de cette reconnaissance qui vise à faire rayonner l’histoire des Abénakis et lui donner une visibilité touristique.

Une mémoire bien vivante

En plus de recevoir cette reconnaissance historique, la communauté était réunie pour inaugurer la nouvelle exposition «Mémoire vivante, la rivière au long détour» présentée à la Petite Chapelle Ste-Thérèse qui est maintenant transformée en centre d’interprétation grâce au Fonds Canada 150.

Celle-ci est présentée gratuitement jusqu’au 4 septembre dans le cadre des festivités entourant le 150e anniversaire de la Confédération du Canada et à un financement de 151 000$ octroyés par Patrimoine canadien.

On peut constater l’étendue des terres des Abénakis avant qu’ils soient chassés par les Britanniques. On y traite aussi de la mission de Bécancour à Wôlinak, en 1708, ou encore des récents travaux d’archéologie le long de «la rivière au long détour». Plusieurs artefacts, objets, représentation et sculptures illustrent la culture abénakise. À l’extérieur de la chapelle, de grands tipis et un aménagement floral ont été installés pour donner un premier coup d’œil aux visiteurs.

«Grâce à l’exposition, notre communauté retrouve sa place dans la grande histoire des Premières Nations, ainsi que celles des Peuples fondateurs du Canada», souligne le chef Michel R. Bernard.