Une première Charte pour les aînés dans Nicolet-Yamaska

SAINT-LÉONARD-D’ASTON. Mercredi matin avait lieu le lancement officiel de la Charte des droits et libertés des personnes plus âgées, et ce, pour une première fois dans une résidence de la MRC de Nicolet-Yamaska, soit au Centre l’Assomption de Saint-Léonard-d’Aston.

Inspiré de la Charte des droits et libertés québécoise et canadienne, cette Charte va plus loin en ce qui a trait aux besoins des aînés en mettant l’accent sur les réalités qui les concerne plus spécifiquement. Il s’agit d’un outil de sensibilisation qui peut être fort utile dans les résidences de personnes âgées, par exemple.

D’ailleurs, présent au lancement de la Charte, son instigateur, le Dr André Davignon, président-directeur général de l’Observatoire vieillissement et Société (OVS), a avoué espérer que cette Charte soit connue et affichée dans tous les établissements responsables de personnes âgées.

Ce souhait est partagé par la Table régionale de concertation des personnes aînées du Centre-du-Québec. «Nous avons débuté dans la MRC d’Arthabaska où une dizaine de résidences affichent maintenant la Charte et nous poursuivons notre lancée dans la MRC Nicolet-Yamaska. Je souhaite profondément que cette Charte soit affichée dans toutes les résidences du Centre-du-Québec. J’invite d’ailleurs les propriétaires et gestionnaires de résidences à commencer les démarches dès aujourd’hui en contactant notre équipe», a mentionné Louise Labbée, présidente de la Table régionale de concertation des personnes aînées du Centre-du-Québec (TRCPACQ).

Du côté du Centre l’Assomption, chaque employé de la résidence a pris connaissance de la Charte et s’est engagé à tout mettre en oeuvre pour en respecter son contenu. Les résidents ont également reçu leur copie. Notons qu’un lancement est aussi prévu dans la MRC de Bécancour, à une date ultérieure.

Objectif de la Charte

M. Davignon, qui milite depuis plusieurs années pour contrer les effets néfastes de l’âgisme, dont il a d’ailleurs été victime, est venu expliquer les fondements de cette Charte.

«Par cette Charte, nous voulons contrer la maltraitance qui prend parfois la forme de petits gestes au quotidien. Dans certains cas, on infantilise les aînés, on les menace, par exemple, de ne pas leur offrir un dessert, a-t-il indiqué. Il est essentiel de lutter contre l’âgisme, ce sentiment de méfiance envers les aînés.»

On peut entres autres y voir les droits suivants: demeurer dans un environnement qui favorise la dignité et l’autonomie, rester en contrôle de sa propre vie jusqu’à la fin, éviter l’isolement dans son milieu de vie, être écouté, intégré, encouragé à s’exprimer et à socialiser et être traité comme un citoyen à part entière.

«Toutes ces notions semblent aller de soi, mais quand on regarde attentivement comment se passe les choses dans notre société nord-américaine, on s’aperçoit rapidement que les aînés sont souvent victimes d’âgisme et qu’on tolère cette situation», affirme Micheline Lafond, représentante de la Table locale de concertation des personnes aînées de Nicolet-Yamaska.

Les droits et libertés des personnes plus âgées

Moral

• Rester en contrôle de sa propre vie jusqu’à la fin

• Demeurer dans un environnement qui favorise la dignité et l’autonomie

• Éviter l’isolement dans son milieu de vie

Matériel

• Être confortable et en sécurité

• Avoir la plus grande mobilité possible

• Avoir un milieu de vie décent, avec des soins de santé de qualité, prodigués par des intervenants compétents dans le respect de la confidentialité

Social

• Être écouté, intégré, encouragé à s’exprimer et à socialiser, être traité comme un citoyen à part entière

• Se sentir valorisé, utile et respecté

• Bénéficier d’un accès au travail et à l’apprentissage

Suivez Joanie Mailhot sur Twitter: @Jo_Mailhot