Une porte ouverte pour le gaz de schiste?

POLITIQUE. Des opposants demeurent sceptiques quant à la volonté du premier ministre de ne pas permettre le développement de l’exploration et de l’exploitation du gaz de schiste au Québec.

C’est le cas du porte-parole du Regroupement Vigilance Hydraulique Québec (RVHQ, anciennement RIGSVSL), Jacques Tétreault, qui prend cette «victoire» avec un grain de sel. Celui-ci estime qu’en se limitant à la question économique et à l’acceptabilité sociale pour rejeter la filière du gaz naturel, Philippe Couillard s’est laissé une porte ouverte.

«C’est très dangereux, clame-t-il. Surtout, que les libéraux veulent faire un grand chantier pour déterminer ce qu’est l’acceptabilité sociale. Est-ce que c’est une «porte de sortie» qu’ils se sont donnés pour nous la passer d’une autre façon».

M. Tétreault, qui a suivi de près le dossier au cours des quatre dernières années, aurait préféré que le premier ministre s’en tienne aux arguments scientifiques pour interdire la fracturation hydraulique partout au Québec.

«Nous n’avons pas les réservoirs d’eau suffisants pour fournir l’industrie au Québec, il y a des dangers réels de polluer la nappe phréatique, des problèmes importants de pollution de l’air, des risques pour la santé des populations qui vivent à proximité et les seuls arguments qu’il retient c’est l’aspect économique et celui de «l’acceptabilité sociale», déplore-t-il.

«Il a tout ce qu’il faut dans le rapport pour condamner cette industrie au Québec, mais il ne le fait pas. Il dit que cette industrie n’est pas souhaitable dans un endroit aussi peuplé que les basses-terres du St-Laurent, dans un milieu agricole et où il y a plusieurs puits artésiens, mais il laisse de côté la Gaspésie», enchaîne-t-il.

Le porte-parole du RVHQ aurait préféré entendre le premier ministre ouvrir la porte au développement des énergies alternatives. «Le Québec serait l’un des meilleurs endroits au monde pour le faire, mais le gouvernement continue de miser sur la fracturation hydraulique et le pétrole avec des projets comme on en voit à Anticosti et à Cacouna», souligne-t-il.

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