«Une bannière qui se partage»

Matthieu Descôteaux est fébrile à l’idée de voir son numéro être hissé dans les hauteurs de l’aréna Pierre-Provencher.

Le seul joueur qui a passé par le Hockey Mineur de Nicolet à avoir évolué dans la Ligue nationale de hockey, vivra cette cérémonie en famille, lors du match du 3 janvier prochain, à 19h30.

Pour le moment, on ne sait pas encore si ce sera son numéro 55 qu’il a porté pendant 5 matchs avec les Canadiens de Montréal de 2000-2001, ou encore le 13 ou le 35 qu’il a arboré durant son passage dans le Hockey Mineur de Nicolet qui sera retiré.

«C’est le plus grand secret autour de la bannière, mais je crois que c’est mon passage dans le Hockey Mineur qu’on voudra souligner», a commenté le hockeyeur originaire de Pierreville, lorsque joint à son domicile dans la région de Québec.

Maintenant père de deux enfants, Matthieu Descôteaux a hâte de voir leurs réactions. «Ils ont vu des photos, mais ils ne m’ont jamais vu jouer. Ils vont mieux comprendre une partie de mon parcours, note-t-il. Ce sera spécial pour mon plus vieux qui a 6 ans et qui va commencer à jouer au hockey.»

Lors de la cérémonie, il aura une pensée pour plusieurs personnes qui l’ont aidé à gravir les échelons, dont ses parents et les entraîneurs qui ont fait une différence dans son cheminement. «Ce serait égoïste de garder une telle bannière pour moi», illustre-t-il.

Le premier qui lui vient en tête est son entraîneur au niveau atome, André Leblanc, qui n’est plus de ce monde. «Nous avions tout gagné cette année-là et nous avions représenté la Mauricie au championnat provincial, se souvient-il. C’est un monument. Il a amené plusieurs jeunes à un autre niveau. C’est avec des personnes comme ça qu’on fait des bannières.»

Parmi les autres personnes qui ont façonné le joueur qu’il est devenu, il y a également Gaétane Désilets qui l’a entraîné à sa première année chez les Bantams. «C’est une année charnière, parce que c’est souvent là qu’on voit ceux qui vont jouer de façon récréative et ceux qui ont une chance de faire carrière, explique-t-il. Elle m’a enseigné les bonnes choses au bon moment.»

«Gaétane, ce n’est pas une femme qui est douillette. Elle est issue d’un milieu de hockey : ces frères ont joué avec mes oncles, raconte-t-il. Ç’a paru dans l’enseignement qu’elle nous a donné.»

La mutation en défenseur

Après son passage chez les Bantam, Matthieu Descôteaux a quitté le Hockey Mineur de Nicolet pour évoluer dans le Midget AAA, avec les Estacades de Trois-Rivières.

Il a ensuite été repêché par les Cataractes de Shawinigan où il a été dirigé par Jean Pronovost, un ancien marqueur de 50 buts avec les Penguins de Pittsburgh. «C’est lui qui m’a transformé en défenseur, souligne-t-il. C’est sous sa tutelle que j’ai été repêché en première ronde.»

Échangé aux Olympiques de Hull à sa dernière saison chez les Juniors, il a remporté la Coupe Memorial avec la troupe de Claude Julien, un entraîneur de qui il garde d’excellents souvenirs.

De Hamilton à Montréal

Matthieu Descôteaux a ensuite évolué avec les Bulldogs de Hamilton, qui étaient alors le club-école des Oilers d’Edmonton. Les Canadiens de Montréal ont ensuite fait son acquisition, avant de l’assigner aux Citadelles de Québec.

«La politique des Oilers, c’est qu’il ne faisait pas de rappels à moins d’une blessure à long terme. J’ai passé trois ans dans l’organisation et il n’y en a pas eu, se souvient-il. En étant échangé aux Canadiens, ça me donnait une autre chance de toucher à la Ligue nationale.»

La transaction lui a aussi permis de revenir au Québec. «Ça me permettait de me rapprocher de ma famille et de mes amis. À 21 ans, c’est apprécié de pouvoir les voir après un match. Ç’a redonné un boost à ma carrière», mentionne-t-il.

Un court séjour avec le grand club

Rappelé lors de la saison 2000-2001, Matthieu Descôteaux a évolué cinq matchs dans l’uniforme des Canadiens, se permettant même une récolte d’un but et d’une mention d’assistance.

Il se souvient très bien de l’émotion qui l’habitait quand il a fait son entrée dans le vestiaire des Glorieux. «Je n’ai jamais été un partisan des Nordiques. C’était le fun de jouer dans le chandail de l’équipe que j’ai suivi toute ma jeunesse», raconte-t-il.

«C’est avec le recul qu’on se rend compte à quel point c’est gros, admet-il. Sur le coup, tout se passe vite. T’es content, mais tu t’attends à ça. C’est une suite logique de ce pour quoi tu travailles.»

Après son court séjour avec les Canadiens, l’état-major a préféré signer Stéphane Quintal pour combler le poste qu’il convoitait. «Je comprends leur décision, confie-t-il. Il y a toujours moins de certitude à développer un jeune. Des histoires comme la mienne, il y en a plein dans le hockey professionnel.»

Par la suite, Matthieu Descôteaux a évolué deux autres saisons dans la Ligue Américaine. Il s’est ensuite expatrié en Europe avant de terminer sa carrière de hockeyeur dans la Ligue nord-américaine.