Une année économique difficile sur la Rive-Sud

BILAN. 2014 aura été une année synonyme d’attente, de déceptions et d’inquiétude pour l’économie de la Rive-Sud.

C’est le constat que dresse le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Cœur-du-Québec (CCICQ), Jean-Guy Doucet, à la veille de la nouvelle année.

Il faut dire que l’année aura commencé avec des hauts et des bas: la crainte de perdre l’Aluminerie de Bécancour, le départ FerroAtlantica vers une autre région, un lock-out qui se s’est réglé «à l’arraché» chez Silicium Québec, et la perte d’une cinquantaine d’emplois chez Olin.

À cela s’ajoute de gros dossiers annoncés qui ne se sont pas mis en branle comme prévu. Qu’on pense à l’usine d’hydroliennes de RER Hydro qui est toujours dans une zone nébuleuse; la construction d’IFFCO qui a été retardé d’au moins un an; SLNGaz qui est encore en démarches; et Quest qui recherche du financement.

Sans oublier la fermeture de Gentilly-2 qui se fait de plus en plus sentir, alors qu’Hydro-Québec vient de terminer la première phase de mise en dormance de la centrale, ce qui entraîne une diminution importante des retombées économiques indirectes.

«Nous essayons de stimuler la petite entreprise, mais nous avons besoin de la grande pour y arriver. Nous avons aussi besoin du gouvernement qui est un grand donneur d’ouvrage», rappelle Jean-Guy Doucet, qui donne en exemple l’élargissement de l’A-55.

«L’économie roule au ralenti, soulève-t-il. Ce que nos membres nous disent, c’est que les affaires sont dures, que ce soient dans les commerces ou les restaurants. Il y a aussi des entrepreneurs dont la machine reste dans la cour, ou encore des camionneurs qui ne travaillent que deux jours par semaine».

L’année à venir ne s’annonce pas plus facile, d’autant plus avec les récentes annonces de coupes dans les CLD et d’abolition des CRÉ. «Ils avaient un rôle à jouer dans le développement local, soutient le président de la CCICQ. Les incertitudes et la remise en question du personnel entraîneront des délais et le développement économique se fera au ralenti».

Résolutions 2015

Pour l’année à venir, la CCICQ compte accroître la communication entre les différentes municipalités pour une «action Rive-Sud» plus soutenue afin de jouer un rôle de catalyseur.

Elle compte également faire de représentations auprès du gouvernement pour faciliter le transfert d’entreprises agricoles ou autres, à un membre de sa famille, grâce à des incitatifs fiscaux. «C’est plus facile de le vendre à une multinationale, alors ça nous fait perdre des entreprises locales», soutient Jean-Guy Doucet.

La CCICQ souhaite également faire pression auprès du CRTC pour obliger les fournisseurs de téléphonie mobile à offrir un service de qualité entre la route 132 et l’autoroute 20, un secteur où le signal est très faible.

«Ils ont fait des pressions pour que ça se fasse entre Shawinigan et La Tuque, et c’est réglé. On veut faire la même chose, insiste M. Doucet. Ça n’a pas de bon sens. On a l’air d’une région éloignée.»

Enjeux économiques

– Améliorer le tarif L offert aux entreprises

– Le dépôt de projets au Fonds de diversifications

– Éviter que La Riveraine soit scindée en deux