Un fonds pour diversifier l’agriculture

Un fonds d’investissement vient d’être mis sur pied pour aider les producteurs à diversifier le milieu agricole avec des projets non conventionnels.

«Ça amène un dynamisme pour le milieu agricole. C’est bien d’avoir du maïs dans nos campagnes, mais c’est le fun qu’il y ait autre chose entre les champs», mentionne l’initiateur du FIANY, Bernard Marin, lui-même un producteur de grains.

Ce peut être un projet d’élevage de faisans, de dindons, de sangliers, de porcs élevés à l’herbe, une culture spécialisée pour l’alimentation des oiseaux, un jardin biologique, une ferme laitière qui n’aurait qu’une quinzaine de vaches, pourvu que ce soit des projets non conventionnels pour lesquels ils existent un marché.

«Ça permet de lutter contre la mondialisation, estime Bernard Marin. Pour être compétitif, il faut grossir la ferme comme aux États-Unis, mais jusqu’où ça va aller. Surtout que plus une ferme est grosse, plus c’est difficile de la transférer à quelqu’un qui n’est pas dans la parenté.»

«La seule façon c’est d’avoir une valeur ajoutée en transformation, ajoute-t-il. C’est de cette façon que les producteurs vont pouvoir tirer leur épingle du jeu.»

Doté de 230 000 $, le Fonds d’investissement agroalimentaire Nicolet-Yamaska (FIANY) permettra un prêt sans intérêt allant jusqu’à 10 000 $ sur cinq ans pour aider à des projets d’expansion, de démarrage et de relève d’entreprise.

Un prêt sur l’honneur

Le FIANY n’a pas de limite d’âge, sauf d’avoir plus de 18 ans. «Il peut servir à un jeune voulant prendre la relève d’une entreprise agricole, mais qui n’est pas apparenté avec le propriétaire, ou encore pour un baby-boomer qui voudrait se partir un projet de retraite et se mettre à faire pousser du poireau», explique le coordonnateur du CLD de Nicolet-Yamaska, Christian Hart.

Les seules conditions pour avoir accès au FIANY est d’investir 20% de la mise de fonds et de démontrer l’existence et la viabilité d’un marché.

Le promoteur n’a même pas l’obligation d’en dégager son revenu principal. «Ce peut être son deuxième emploi pendant un certain temps et qu’à un moment donné, ça devienne son occupation principale», mentionne Bernard Marin.

Le financement est disponible pour l’achat d’un terrain, d’une bâtisse, d’équipement, de la machinerie, du matériel roulant, ou encore des frais d’incorporation, l’acquisition technologique, les brevets ou un fonds de roulement pour une première année d’opération.

Émergence de l’agroalimentaire

Celui-ci est financé par un fonds de 20 000 $ de l’UPA, auquel s’ajoute 10 000 $ provenant de la Fédération de l’UPA, de 100 000 $ de la MRC de Nicolet-Yamaska et de 100 000 $ de la Banque Nationale.

La MRC de Nicolet-Yamaska n’a pas hésité à consentir une somme aussi importante. «La participation est importante parce que l’agriculture au Centre-du-Québec est d’une grande importance économique. Nous avons des outils de développement comme le CITAN qui peut bénéficier de l’émergence d’entreprises agroalimentaires», spécifie le directeur général, Jean-François Albert.

C’est aussi le CLD de Nicolet-Yamaska qui agira comme coordonnateur et guichet unique pour le FIANY, étant donné qu’il est déjà gestionnaire de plusieurs fonds et afin de minimiser les coûts d’opération.