Un complexe de traitement de terres rares à Bécancour

Quest a signé une option d’achat sur un terrain dans le parc industriel et portuaire de Bécancour en vue d’y construire un complexe de traitement de terres rares qui doit entrer en fonction en 2017.

Le site choisi est le lot numéro quatre situé près de la centrale de cogénération de TransCanada où devait s’implanter IFFCO avant de finalement opter pour l’ancien terrain de Norsk Hydro.

La future usine hydrométallurgique doit entrer en fonction en 2017 et créer 300 emplois bien rémunérés. La présence de main-d’œuvre hautement qualifiée et possédant une vaste expérience de l’industrie lourde a d’ailleurs incité Quest a choisir Bécancour.

Des emplois spécialisés tel que des technologues, des ingénieurs, des métallurgistes et des géologues seront créés. C’est pourquoi Quest entretiendra des contacts avec l’UQTR et le Cégep de Trois-Rivières afin de former cette main-d’œuvre spécialisée.

Durant la phase de construction, qui devrait débuter en 2016, le complexe prévu de 1,3 milliard $ devrait employer 500 travailleurs.

La société vient de compléter les études de préfaisabilité et entreprend actuellement l’étape de la faisabilité qui se poursuivra au cours de la prochaine année.

Des études techniques détaillées sur les infrastructures et l’évaluation des impacts environnementaux, dont la gestion des résidus miniers, se poursuivront en 2014.

Au total, le projet, qui comprend également l’extraction du minerai au Lac Strange dans le nord-est du Québec, son transport, ainsi que des installations de confinement des résidus, devrait se chiffrer autour des 2,5 milliards $.

«Le montage financier se fera avec des investisseurs internationaux. On espère avoir un appui des gouvernements provincial et fédéral», a convenu le président et chef de direction, Peter J. Cashin.

Le projet soumis volontairement au BAPE

Minéraux rares Quest prend très au sérieux l’aspect environnemental et a l’intention que les impacts soit bien en deçà des normes acceptables. «Nous voulons un projet qui soit socialement durable de la mine au traitement des minerais», a souligné Peter J. Cashin.

C’est d’ailleurs la société elle-même qui a sollicité des audiences du BAPE afin que les gens puissent s’informer et exprimer leurs craintes et leurs attentes face au projet. Quest a l’intention de multiplier les rencontres avec les acteurs du milieu et les assemblées de consultation afin de s’assurer de l’acceptabilité sociale de son projet.

Le Comité de suivi Quest-Bécancour a été mis sur pied et les élus de la région et des communautés autochtones locales seront invités à y participer. Une visite de l’usine pilote s’effectuera en 2014, et Quest mettra sur pied une ligne téléphonique et un site Web pour que les personnes intéressées puissent s’informer sur le projet et connaître les dates de rencontres communautaires.

Des risques contrôlés

Les risques liés à la présence d’un complexe de traitement des terres rares sont surtout liés à l’entreposage des résidus miniers qui émettent une radioactivité naturelle.

«C’est comme un comptoir en granit dans une cuisine. Si elle est bien ventilée, le risque est négligeable, illustre le Dr Christian Audet. C’est ce qu’il nous faut étudier, soit de prendre les contrôles environnementaux nécessaires pour minimiser les risques.»

Ces résidus doivent d’ailleurs être acheminés par pipeline vers deux sites situés en bordure de la route 261. À terme, le confinement des résidus miniers sera comparable à ce que fait Rio Tinto Fer et Titane, à Sorel-Tracy, avec l’aménagement du parc de l’Ilménite.