Un CISSS centricois: Nicolet et Bécancour ne sont pas chauds à l’idée

SANTÉ. Nicolet et Bécancour ne sont pas en faveur de la création d’un Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) centricois, tel que réclamé par les maires de Drummondville et de Victoriaville.

Le porte-parole de la Coalition Avenir Québec (CAQ) en matière de Santé, François Paradis, ainsi que les députés caquistes de Drummond et d’Arthabaska ont d’ailleurs tenu un point de presse à ce sujet, ce matin, dans le hall de l’Assemblée nationale, afin de demander une rencontre avec le premier ministre.

Bien qu’ils soient dans la même région administrative, les maires de Nicolet et de Bécancour ne monteront visiblement pas au front pour appuyer les demandes de leurs homologues du Centre-du-Québec. Alain Drouin et Jean-Guy Dubois sont sensibles aux motivations de leurs collègues, mais la réalité géographique de Nicolet-Bécancour est bien différente de celle de Drummondville et Victoriaville.

La proximité avec le CHRTR à Trois-Rivières, qui est à une vingtaine minutes de route contre environ 50 pour se rendre à Drummondville, est la principale raison qui fait pencher la balance pour rester avec la Mauricie dans le domaine de la Santé.

«Il y a aussi le lien direct entre notre Centre de santé et des services sociaux et les spécialistes de Trois-Rivières qui entre en ligne de compte», explique le maire Alain Drouin, qui a déjà réclamé le statut quo et le maintien des services de santé à Nicolet, dans une résolution adoptée l’automne dernier.

«Si on nous disait que notre corridor de services n’est plus avec Trois-Rivières, mais avec Drummondville, nous ne serions pas très chaud à l’idée», admet-il.

Même son de cloche du côté du maire de Bécancour. «On est de façon naturelle associé avec l’agglomération de Trois-Rivières, affirme Jean-Guy Dubois. On est à quelques kilomètres d’un centre hospitalier de grande envergure et d’une université qui offre le cours de médecine.»

«Ici, jusqu’à maintenant, on a surtout voulu s’assurer d’avoir un représentant du Centre de santé et de services sociaux de Bécancour-Nicolet-Yamaska tant au conseil d’administration du nouveau CISSS qu’au niveau du conseil de gestion. On veut que des gens de notre région fassent partie de cette nouvelle organisation, parce qu’actuellement, la nouvelle structure, qui est complètement remodifiée, va encore éloigner le pouvoir décisionnel des usagers», clame-t-il.

Redécoupage administratif

Pour Jean-Guy Dubois, tout ce questionnement dans le domaine de la Santé soulève un débat beaucoup plus profond. «Ma position est claire depuis une vingtaine d’années: je n’ai jamais vraiment cru au découpage du Centre-du-Québec et à cette nouvelle façon de gérer. Ça me valide qu’il y a un problème à régler en lien avec le découpage administratif qu’on connaît. Là, on le voit au niveau de la Santé. Mais on le voit à d’autres niveaux aussi.»

Selon lui, comme sa ville est naturellement associée à Trois-Rivières dans plusieurs sphères, il serait plus logique de se tourner vers la Mauricie, administrativement parlant. «J’ai la conviction que pour les citoyens de Bécancour, l’organisation territoriale actuelle n’est pas idéale», déclare le maire de Bécancour.

«Il y a une réflexion qui s’annonce importante, utile et incontournable actuellement en lien avec le redécoupage, surtout qu’on vient d’éliminer les CRÉ, ajoute-t-il. Je pense que c’est l’occasion de se poser des questions sur le découpage en ce qui concerne Bécancour. À mon avis, il y a absolument un débat à tenir là-dessus.»

Du moins, c’est la position que M. Dubois continuera de défendre. Par ailleurs, il croit que des discussions se tiendront dans les prochains mois au niveau de la santé, mais également de façon plus générale sur l’organisation et l’administration.

En collaboration avec Joanie Mailhot.