Un Bioparc à Bécancour?

ENVIRONNEMENT. Dans les derniers mois, la Ville de Bécancour et la Société du Parc industriel et portuaire de Bécancour ont assisté à une présentation concernant un projet de Bioparc, qui pourrait bien s’implanter dans la municipalité d’ici plusieurs années, ce qui permettrait à Bécancour de devenir un pôle canadien de la bio-économie et de la chimie verte.

Mentionnons que l’UQTR (porteuse du dossier avec l’industrie) et ses collaborateurs voient le parc industriel de Bécancour comme un futur Bioparc qui liera les secteurs agricoles et forestiers aux industries chimiques.

«Le projet a été lancé il y a presqu’un an par l’UQTR et ses différents partenaires, mais ça fait longtemps qu’on y pense. Il y a des projets similaires un peu partout au Québec, et ensemble, on se disait que le site du parc industriel et portuaire de Bécancour serait l’endroit idéal pour la mise en place d’un Bioparc», explique Simon Barnabé, professeur titulaire à la Chaire de recherche industrielle en environnement et biotechnologie de l’UQTR et instigateur du projet.

M. Barnabé croit que la mise sur pied d’un Bioparc permettrait aux entreprises de s’approvisionner en biomasse. «Un Bioparc utilise de la biomasse, notamment des résidus agricoles comme des tiges ou de l’amidon de maïs, des branches d’arbres, des résidus industriels ou encore de la biomasse aquicole/algale, précise-t-il. Une panoplie de molécules peut donc être produite à partir de ces résidus dans le but de créer de nombreux produits.» D’ailleurs, parmi les produits traditionnels issus de la biomasse, notons l’électricité, la chaleur, le biogaz, des pâtes et papiers, de la nourriture animale, des aliments ou encore des produits chimiques ou microbiens.

Dans ce contexte, l’instigateur du projet assure qu’il est impératif de faire le pont entre la biomasse et l’industrie chimique. «Nous avons fait des représentations auprès des entreprises du parc qui sont dans le domaine de la chimie et pour la plupart, il semblait vraiment y avoir une ouverture. Plusieurs d’entre elles sont déjà orientées vers la recherche et sont prêtes à s’ouvrir à de nouveaux horizons», soutient Simon Barnabé.

Étude de préfaisabilité

M. Barnabé admet qu’actuellement, le projet est au stade de l’idée et qu’il faut «être patient avant de pouvoir voir les résultats.» Une étude de préfaisabilité est toutefois sur la table, afin de pouvoir répondre à plusieurs questions.

«D’abord, on veut être capable de mettre des coûts sur tout cela, parce qu’en ce moment, c’est difficile de chiffrer un tel projet. Cela nous permettra également de vérifier si le projet est véritablement rentable, indique-t-il. L’étude nous donnera aussi l’occasion de savoir à quel endroit dans la région nous pouvons aller chercher de la biomasse, sous quelle forme et est-ce accessible et réalisable, etc.»

Cela dit, l’intervenant insiste sur un point: «On ressent quand même une certaine urgence d’agir puisque d’autres projets de ce genre veulent émerger un peu partout au Québec.»

Si leur projet d’étude se qualifie, l’UQTR et ses collaborateurs pourraient recourir aux Fonds de diversification économique de 200M$ pour financer une partie de l’étude. «Une fois qu’elle sera réalisée, elle nous servira de business case qu’on pourra remettre aux entreprises locales et aux nouvelles entreprises qui désireraient s’établir à Bécancour», songe l’instigateur du projet.

Simon Barnabé conclut en affirmant que «ce n’est pas n’importe où qu’on peut implanter un tel projet de Bioparc, mais que Bécancour a vraiment tout ce qu’il faut.»

Pourquoi Bécancour ?

– 17 entreprises industrielles dont plusieurs du secteur de l’industrie chimique

– Entouré de grappes de biomasse agricole et forestière, et de bois de récupération

– Site idéal pour attirer de nouvelles grandes entreprises au Québec

– Possibilité accrue de faire le pont entre la biomasse et l’industrie chimique