Travailler à bord de l’Amundsen, une aventure de tous les jours

EMPLOI. Le géant du port trifluvien flotte, immobile, sur les rives du St-Laurent. Sur le pont, tout semble au repos. Dans les cinq étages du brise-glace, une véritable fourmilière s’agite. L’équipage effectue sa routine, toujours aux aguets d’un potentiel embâcle.

La structure complexe du navire abrite un équipage d’en moyenne 34 personnes qui s’activent aux tâches quotidiennes. À bord, il n’y a pas seulement une équipe de pont: plusieurs métiers sont requis et indispensables au bien-être de tous. Une équipe de soutien logistique comprend des cuisiniers, des coordonnateurs et du personnel d’entretien ménager qui assiste les magasiniers, les mécaniciens et les électriciens.

Même si le brise-glace est accosté, les travailleurs demeurent sur place. «Tous les employés sont logés et nourris durant leur mandat. Nous avons deux équipages complets en rotation, chacun travaillant pendant un mois entier, suivi de quatre semaines de congé», explique le commandant Gariépy.

«Les postes à bord sont diversifiés et intéressants. Les tâches ne sont pas routinières, il y a de bons avantages à travailler avec la garde-côtière, autant pour les officiers que pour les postes administratifs et ceux de programmation de logiciels d’aide à la navigation. Nous avons besoin de relève et sommes toujours à la recherche de nouveaux talents. Un emploi à bord, c’est une expérience riche à tous les jours», partage-t-il, passionné par son environnement de travail.

Les officiers de la garde-côtière doivent préalablement suivre une formation à Sydney en Nouvelle-Écosse, d’une période de quatre ans. «La formation est très intéressante; elle correspond à un grade universitaire de premier cycle. Les frais scolaires sont payés, les étudiants sont logés et nourris. Les avantages donnent un bon coup de pouce. C’est motivant pour les étudiants», précise-t-il.

Partir au large, une routine

Le bateau de 81 lits est spécialement conçu pour suffire à ses propres besoins durant de longues périodes de navigation. «Nous avons des rations de quatre à cinq mois en nourriture sèche et nous nous ravitaillons en produits frais, tels que les fruits, légumes et produits laitiers à chaque changement d’équipage, soit à tous les mois en hiver et aux 6 six semaines en été», partage le commandant qui entame sa 20e année à ce poste.

En période estivale, l’Amundsen va naturellement à la recherche du froid. En effet, le navire spécifiquement conçu pour accueillir une équipe de scientifiques quitte pour l’Arctique dès la fin du mois de juin, jusqu’à la mi-novembre. L’hôte des recherches possède des aménagements spéciaux à la fine pointe de la technologie. Les professionnels peuvent ainsi collecter des informations et échantillonner jusqu’à 2000 mètres sous l’eau.

Face à ses missions dans l’Arctique, le commandant témoigne des changements climatiques: «À chaque été, je constate le réchauffement climatique. Même à Trois-Rivières, les glaces changent. La météo est en dents de scie, il y a plus de variabilité. Il faut alors s’adapter aux mouvements et à la fonte des glaces, c’est notre défi», évoque M. Gariépy.