Tarifs d’électricité: entente conclue entre Alcoa et le gouvernement du Québec

Alcoa et le gouvernement du Québec ont finalement conclu une entente d’approvisionnement en énergie pour accroître la compétitivité de ses trois alumineries québécoises, dont Bécancour, et préserver ainsi 10 000 emplois, soit 3 000 directs et 7 000 indirects.

En vertu de cette entente, Hydro-Québec renouvellera les contrats d’approvisionnement en électricité d’Alcoa pour les usines de Bécancour et de Deschambault jusqu’en 2030, et pour l’usine de Baie-Comeau jusqu’en 2036.

En contrepartie, Alcoa s’engage à procéder à des investissements prévus d’une valeur de 250M$ au cours des cinq prochaines années dans ses alumineries du Québec afin d’en améliorer leur compétitivité à l’échelle mondiale.

«Cette entente représente un nouveau départ pour nos alumineries québécoises et nous remercions la première ministre et son équipe pour leur vision et leur engagement à l’égard d’Alcoa, de nos employés et des intervenants locaux. Les installations d’Alcoa au Québec peuvent maintenant se consacrer à répondre à la demande croissante pour l’aluminium à l’échelle mondiale et continuer à produire d’importantes retombées économiques pour la région», a affirmé Martin Brière, président d’Alcoa Canada Groupe Produits primaires.

Dans son communiqué émis mardi, Alcoa n’a pas précisé les conditions tarifaires dont ses installations québécoises bénéficieront. Toutefois, selon ce que Le Courrier Sud a appris, l’entente prévoit le renouvellement de tarifs à partage de risque avec Hydro-Québec. «C’est ce que nous souhaitions. Ainsi, nos tarifs d’électricité fluctuent en fonction du prix de l’aluminium sur le marché international», explique M. Brière.

Selon Alcoa, ces initiatives appuient la stratégie d’amélioration de ses coûts de production du secteur primaire tout en répondant à la demande pour des produits à plus grande valeur ajoutée ayant une marge de profitabilité plus élevée.

En plus des investissements prévus, Alcoa a accepté de soutenir la stratégie du gouvernement québécois axée sur l’électrification des transports en considérant l’usine de Baie-Comeau comme une source éventuelle d’aluminium pour des applications technologiques émergentes, y compris les batteries aluminium-air. De plus, Alcoa fournira un soutien financier et l’expertise technique dans le cadre de programmes chapeautés par le gouvernement et axés sur la réduction du poids des véhicules grâce à l’aluminium.

But: éviter le choc tarifaire de 2015

Pour Martin Brière, l’enjeu crucial des négociations était d’éviter le choc tarifaire majeur de 2015. «C’est un enjeu extrêmement gros et il fallait absolument trouver des solutions; on devait revoir les tarifs, car le tarif L prévu le 1er janvier 2015 aurait pu mettre en péril les opérations de nos usines, dont celle de Bécancour», souligne-t-il.

Rappelons qu’en octobre dernier, la géante de l’aluminium avait menacé de fermer ses trois usines québécoises si la société d’État refusait de revoir à la baisse ses tarifs d’électricité. Depuis l’automne, les alumineries ont donc multiplié les appels pour que des ententes conclues en 2008 soient rouvertes afin de tenir compte des fluctuations des cours de l’aluminium.