Suspension du déversement d’eaux usées: une sage décision selon Dubois et Martel

ENVIRONNEMENT. Mercredi, Environnement Canada a suspendu le déversement prévu de huit milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent par un arrêté ministériel. La Ville de Montréal ne pourra donc pas déverser ces eaux avant qu’une analyse indépendante ne soit effectuée.

Le maire de Bécancour est heureux de constater que l’inquiétude manifestée ait été entendue. «Il faut être content que ça ne commence pas dimanche, lance Jean-Guy Dubois. Par contre, on nous a démontré que la «job» doit se faire, d’une façon ou d’une autre. Mais maintenant, ça nous donne peut-être le temps de voir à d’autres solutions, de voir à des méthodes plus sécuritaires, tout en tenant compte davantage des dangers que ça peut susciter chez nous.»

De son côté, Donald Martel affirme qu’il s’agit d’une bonne décision. «On comprend que le gouvernement n’a pas voulu que ça interfère dans la campagne électorale, sauf que je pense que c’est une sage décision. Personnellement, je ne prends pas ça à la légère le fait de déverser 8 milliards de litres d’eau dans le fleuve», note le député caquiste de Nicolet-Bécancour.

Il demeure toutefois sceptique par rapport aux alternatives qui ont été étudiées. «Ce que je m’explique encore plus mal, c’est que le ministère de l’Environnement s’est basé sur les études de la Ville de Montréal. Je me demande à quoi sert le Ministère, si on ne peut pas avoir son propre avis», déplore M. Martel, soulignant à nouveau que son parti avait réclamé la démission du ministre David Heurtel.

Contexte électoral

Malgré qu’ils saluent la décision d’Ottawa, Dubois et Martel savent qu’il y a une dimension politique dans tout ça. «Je suis conscient que les élections sont lundi, alors il ne faut pas être dupe. Je ne m’attendais certainement à aucun autre verdict de leur part», déclare le maire de Bécancour.

«Qu’il y ait un contexte électoral ou non, les citoyens auraient été informés de cette situation-là et je pense que la grogne qui a été soulevée, elle aurait été là, contexte électoral ou non», ajoute pour sa part Donald Martel.

Positif

Jean-Guy Dubois croit que la population sortira gagnante de toute cette affaire. «Où on est gagnant dans ce débat-là, c’est qu’on a une prise de conscience collective comme ce n’est jamais arrivé. On connaît maintenant l’importance du fleuve, de sa fragilité, du soin qu’on doit en prendre, etc. On se rend compte qu’il se passe des choses dont on n’était vraiment pas conscient. Toute la question des bactéries et des éléments pathogènes, ce ne sont pas des choses qui sont actuellement mesurées dans le fleuve. Mais dorénavant, on va commencer à s’occuper de ces choses-là. Ceux qui sont gagnants là-dedans, c’est la société», soutient-il.

Par ailleurs, suite à leur demande, le ministère de l’Environnement a attitré un sous-ministre pour Bécancour. Les intervenants de la région doivent justement le rencontrer aujourd’hui (jeudi).

Pendant ce temps, la Ville de Bécancour continue d’élaborer son plan d’intervention d’urgence, concernant l’approvisionnement en eau potable.

À Surveiller

Le député de Nicolet-Bécancour surveillera de près le mot d’ordre qui sera envoyé aux municipalités, suite à cette affaire. «Ce qui m’inquiète beaucoup, c’est ce qu’on va dire aux municipalités pour la suite, quand elles voudront demander à leurs contribuables d’installer une fosse septique, quand on leur demande de se conformer par rapport au réseau d’égout, etc. Je trouve que le signal est différent entre ce qu’on dit aux municipalités et à la Ville de Montréal.»

«Je me demande également comment le ministère des Affaires municipales fera pour gérer les municipalités avec leurs problématiques d’environnement, poursuit Donald Martel, quand on voit qu’il y a des passe-droits pour Montréal.»

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