Statu quo pour les membres de la Caisse Desjardins Godefroy

Plus de 300 membres étaient réunis hier soir au Mont-Bénilde, pour l’Assemblée générale extraordinaire de la Caisse Desjardins Godefroy. Cette rencontre était le fruit du désir des membres, qui souhaitaient obtenir davantage de pouvoir, avec l’amendement du règlement de régie interne.

Au courant de l’été, plus de 850 signatures ont été recueillies dans une requête visant à obliger la Caisse Desjardins Godefroy à faire approuver par l’assemblée générale de ses membres, la fermeture d’un centre de service ou d’un guichet automatique.

Échanges houleux

L’assemblée n’avait qu’un seul point à l’ordre du jour, soit la requête principale réclamée par les opposants. La Caisse Desjardins souhaitait également informer ses membres des tenants et aboutissants de la décision prise en avril dernier, soit de mettre en place un nouveau point de service dans le futur centre commercial de Saint-Grégoire, engendrant la fermeture des trois points de service (Précieux-Sang, Bécancour et Sainte-Angèle-de-Laval).

Par contre, ce sujet n’a pu être abordé, car d’entrée de jeu, Raymond Cormier, opposant aux fermetures et «pro-amendement», a pris la parole pour que ce point soit débattu en premier lieu. Ce qui, après plusieurs discussions et votes, a été accepté.

C’est ainsi que différents membres de la Caisse Desjardins Godefroy se sont fait entendre. Certains étaient plus durs que d’autres dans leurs interventions, mais plusieurs opinions ont été entendues.

Cela dit, au sujet de l’amendement du règlement de régie interne, la Caisse Godefroy est demeurée ferme: «Nous ne pouvons recevoir une telle proposition. L’article 242 de la loi sur les coopératives de services financiers est clair là-dessus», a précisé Pierre Dugal, conseiller juridique de la Fédération des caisses Desjardins du Québec.

Christian Savard, président du conseil d’administration de la Caisse Desjardins Godefroy, a rappelé que le conseil d’administration doit pouvoir prendre des décisions au quotidien pour assurer une gestion saine et prudente de la Caisse. «C’est bien inscrit dans la loi que la gestion d’une caisse appartient au conseil d’administration et l’assemblée générale nomme des administrateurs pour gérer les affaires courantes», a-t-il expliqué.

«Votre proposition est donc irrecevable en vertu de la loi et nous ne voulons pas mettre cette assemblée dans l’illégalité», a souligné M. Savard.

Toutes ces déclarations ont soulevé la colère chez les membres, qui ont débattu et tenté de faire changer la position des dirigeants, en vain.

Pour Raymond Cormier, la fermeture d’une caisse ou d’un guichet n’est pas une affaire courante. «Une affaire courante n’est même pas définie dans la loi», a-t-il dénoncé.

Fin abrupte et poursuite des démarches

La rencontre a pris fin rapidement après des échanges de plus en plus musclés. Au final, certains des opposants désirent destituer les membres du conseil d’administration de la Caisse Desjardins Godefroy. Une pétition pouvait d’ailleurs être signée sur ce sujet, à la fin de l’assemblée.

«On s’était préparé, car Desjardins avait fait la même chose à Pohénégamook. C’est pourquoi on savait qu’on devait amener notre pétition pour la faire signer par les opposants», a indiqué Raymond Cormier, l’un des instigateurs de cette nouvelle pétition.

De son côté, Nicole Racine s’est dite choquée, sans être toutefois très surprise. «Je suis choquée, sans être étonnée, malheureusement. Je ne comprends pas leur attitude et pour moi, leur décision va à l’encontre de la démocratie, croit-elle. On est fatigués, mais on doit continuer!»

À la fin de l’assemblée, qui aura duré 90 minutes, Christian Savard était surtout déçu de ne pas avoir trouvé de terrain d’entente et de n’avoir pu présenter les orientations de Desjardins.

«Je trouve cela dommage, car il y aurait peut-être d’autres solutions de type gagnant-gagnant qu’on pourrait adopter, a admis celui qui assure la présidence du CA de la Caisse Desjardins Godefroy depuis 1999. Ce n’est pas une fin de non-recevoir. Il y a des solutions qui sont sur la table.»

Il a d’ailleurs confié au Courrier Sud qu’en plus de l’annonce des guichets qui allaient demeurer en place, la Caisse Desjardins Godefroy envisage de développer des façons de faire avec le personnel. Par exemple, actuellement, certains employés se déplacent directement dans des résidences pour personnes âgées.

«On va offrir des alternatives aux membres affectés par la fermeture des points de services», a conclu M. Savard, qui a également soumis l’idée, à quelques reprises durant l’assemblée, de créer un comité d’usagers pour voir comment la Caisse pourrait faire évoluer son offre de services.

C’est donc dire que la bataille est loin d’être terminée…