SLNGaz: les opposants deçus du rapport du BAPE

Le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) dénonce les conclusions du BAPE concernant la future usine de Stolt LNGaz à Bécancour et reproche aux auteurs du rapport de ne pas avoir tenu compte des requêtes et des propos des citoyens.

En effet, selon ce rapport, le projet est acceptable en raison des « faibles impacts potentiels pour la communauté d’accueil et pour le milieu naturel ». Cette conclusion repose essentiellement sur les justifications du promoteur norvégien et ignore les interventions des citoyens – 90 % de toutes les prises de parole – de même que les 14 mémoires déposés par les responsables ou les sympathisants du RVHQ.

De plus, le Regroupement est étonné qu’un mémoire de deux pages rédigé par une coalition dont les signataires sont inconnus fasse l’objet d’un nombre disproportionné de citations dans le rapport final du BAPE.

Selon le rapport (page 50), la « commission d’enquête du BAPE constate que selon l’analyse de cycle de vie, le gaz naturel liquéfié produit par Stolt LNGaz permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’environ 27 % par rapport au scénario de référence où les mêmes besoins énergétiques seraient comblés principalement par le diésel et le mazout lourd », reprenant ainsi intégralement les données et propos originaux du promoteur Stolt.

Ainsi, et en dépit de nombreuses critiques entendues à ce sujet lors des audiences, la commission retient implicitement les valeurs des émissions de GES pour l’extraction du gaz naturel des firmes SNC-Lavalin et (S&T).

Au lieu d’utiliser des valeurs d’émanations fugitives reflétant la réalité des champs gaziers, le BAPE reprend les valeurs excessivement basses soumises par les consultants du promoteur. Le RVHQ estime que la commission affirme à tort (page 49 du rapport) que le recours aux valeurs récentes et plus élevées du potentiel de réchauffement planétaire associé au méthane ne change pas significativement la donne. Le Regroupement signale aussi que les scénarios d’impacts des gaz à effet de serre sur un horizon court ont été aussi évacués par l’équipe du BAPE.

« Outre cette question ayant des incidences climatiques sérieuses, nous saluons le fait que les auteurs du rapport aient approfondi la question du transport par méthaniers sur le Fleuve ; cependant, nous croyons que ce projet de liquéfaction ouvrira la porte à d’autres projets plus importants comme celui d’Énergie-Saguenay, consacrant et favorisant ainsi l’industrie du gaz de schiste dans l’est de l’Amérique du Nord », affirme Jacques Tétreault, coordonnateur et porte-parole du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec.

Plus largement, et considérant les présents chantiers du gouvernement sur les hydrocarbures et celui sur l’acceptabilité sociale, le RVHQ enjoigne ses sympathisants à plus de vigilance encore et les citoyens du Québec à considérer le fait que ce n’est pas en liquéfiant du gaz naturel fossile issu de la fracturation pendant quarante ans, à Bécancour, Montréal et Saguenay, que nous lutterons réellement contre les changements climatiques.