SLNGaz: des questions de fonds non résolues

LETTRE OUVERTE. Paraissait la semaine dernière, le rapport du BAPE ayant trait à la future usine de Stolt LNGaz à Bécancour. Nous avons lu ce rapport et nous nous désolons de ses orientations.

Notre mémoire et nos propos en Commission étaient pourtant clairs et nous croyions alors que la Commission prendrait en compte nos inquiétudes; et ce, malgré le fait que notre mémoire reçut le 10 mars dernier l’équivalent d’une fin de non-recevoir.

Nous pensions aux simples aléas de l’horaire car notre mémoire comptait plusieurs annexes et références apportant de nouveaux éclairages au débat.

Ainsi, nous faisions part dans notre mémoire d’une lettre d’opinion parue le 2 février 2015 de l’ancien premier ministre Jean Charest intitulée «Le problème selon nous vient de la demande».

Nous ajoutions «qu’en créant de la demande pour un tel produit nous nous plaçons dans l’obligation de créer l’offre, dans une situation où nous aurons l’obligation de passer, en urgence, à l’étape de la production et de la mise en marché».

Puis, à la page 4 de notre mémoire, nous affirmions que «des puits de gaz au Québec fuient depuis plus de cinquante ans et ne sont pas comptés dans l’évaluation de la production de GES. Faire produire ces gaz ailleurs dans le monde est aussi dommageable que de les produire au Québec. Ne devrait-on pas se pencher sur la récupération du méthane produit naturellement par le réchauffement climatique et la bio méthanisation?»

Au lieu de répondre à ces questions de fond, le BAPE conclut que le projet est acceptable en raison des «faibles impacts potentiels pour la communauté d’accueil et pour le milieu naturel».

Hier encore, nous étions à la table des hydrocarbures du Ministère de l’énergie et des ressources naturelles et là encore, nous avons eu le profond sentiment d’un gouvernement déconnecté de la réalité des changements climatiques.

Il en est autrement du pape François, lequel ne s’oppose pas seulement à la fracturation hydraulique, mais prend en compte le dossier général des énergies fossiles. En ce 16 juin paraissait dans Le Monde un article déclarant que le pape «appelle à une action urgente pour lutter contre le réchauffement climatique.

S’appuyant sur les études scientifiques, il attribue ce phénomène en majeure partie à l’activité humaine et à la combustion des énergies fossiles». Ces appuis de plus en plus large dans la lutte aux énergies fossiles ne peut que nous conforter dans nos positions.

Nos comités citoyens réitèrent leur opposition à la filière du gaz de schiste et à celle du gaz naturel liquéfié, dont l’empreinte carbone ressemble à celle du mazout. Nous souhaitons que nos concitoyens, peu familiers avec ces enjeux, se renseignent sur la question et joignent nos comités.

Jean Falaise, Alain Guillon et Joseph Guillemette pour le Regroupement vigilance hydrocarbures Région Centre du RVHQ