RER Hydro : une nouvelle qui arrive à un bien mauvais moment

ÉCONOMIE. La nouvelle selon laquelle le Groupe RER s’est placé sous la protection des tribunaux pour tenter d’éviter la faillite n’a pas surpris personne, mais elle a suscité de nombreuses déceptions au sein du milieu économique.

Les problèmes financiers de l’entreprise étaient connus, mais la nouvelle arrive tout de même à un bien mauvais moment, alors que le Conference Board prévoit une croissance négative pour la région au cours de la prochaine année.

«On a beaucoup d’espoirs avec les projets qu’on nous a annoncés comme IFFCO, Quest et SLNGaz, mais nous ne voyons toujours pas de pépines pour commencer la construction», rappelle le maire de Bécancour, Jean-Guy Dubois.

Le maire de Bécancour espère tout de même que le projet puisse être relancé avec de nouveaux investisseurs. «J’ai hâte de voir le cheikh, mais aussi le chèque», a-t-il réagi, en prenant connaissance de la nouvelle publiée en exclusivité sur lecourriersud.com et dans le b@c de la Mauricie/Rive-Sud, jeudi matin.

C’est qu’il compte sur la présence de RER Hydro pour développer des entreprises en lien avec les «technologies vertes» dans le parc La Prade, où sont situées les installations de l’entreprise.

Des espoirs déçus

De son côté, le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Cœur-du-Québec (CCICQ), Jean-Guy Doucet est partagé entre le développement économique et la protection des fonds publics.

«Comme Chambre, on veut de la création d’emplois, mais nos membres sont aussi des payeurs de taxes et il ne faut pas que ça se fasse avec des fonds perdus. Le gouvernement n’avait pas le choix d’arrêter de financer le projet, parce qu’ils investissaient pour payer les dettes d’une entreprise», lance-t-il.

Le président de la CCICQ admet qu’il était très enthousiaste lors de l’annonce en grande pompe du lancement de la phase II, mais un peu sceptique… «Ç’avait une odeur très politique, se souvient-il. Il n’y en a pas beaucoup qui croyaient qu’il y aurait 600 emplois directs et indirects de créer… sinon avant 10 ans!»