Recyclage ÉcoSolutions présente son projet de Centre de gestion intégrée des halocarbures

BÉCANCOUR. Une quarantaine de citoyens et intervenants politiques et économiques s’étaient réunis à l’église multifonctionnelle de Bécancour pour assister à la séance d’information organisée par le Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) au sujet du projet d’aménagement d’un Centre de gestion intégrée des halocarbures (CGIH) à Bécancour.

Les représentants du promoteur, Recyclage ÉcoSolutions inc., ont d’abord expliqué les grandes lignes du projet, dont les investissements sont évalués à 4,3M$. Il s’agit d’un centre qui se consacrerait à la gestion, au réemploi et à l’élimination sécuritaire et écologique d’halocarbures, en les détruisant en utilisant une technologie au plasma.

Il faut savoir que des halocarbures sont utilisés comme gaz réfrigérants et comme agents de gonflement notamment dans des réfrigérateurs et congélateurs en fin de vie. Ces substances contiennent du fluor, du carbone et de l’hydrogène et peuvent également contenir du chlore. «Lorsqu’ils sont libérés dans l’environnement, les halocarbures contribuent à l’appauvrissement de la couche d’ozone et aux changements climatiques. En plus de pouvoir contenir du chlore, ils ne se décomposent pas et peuvent rester dans l’atmosphère entre 20 et 120 ans, voire plus longtemps. De plus, ces substances sont des gaz à effet de serre puissants», a indiqué Arnold Ross directeur technique et responsable de l’étude d’impact sur l’environnement pour Recyclage ÉcoSolutions inc.

Si tout va bien, ce dernier espère que la mise en marche du CGIH puisse se faire vers la fin de 2015 ou le début de 2016, «tout dépendant aussi si une démarche d’audience publique sera réclamée ou non.» D’autre part, une période de 5 semaines est requise pour l’installation des équipements et des systèmes, avant de pouvoir officiellement démarrer les opérations.

Rappelons que Recyclage ÉcoSolutions inc. avait déjà consulté la population bécancouroise, à l’hiver 2014, à l’occasion de quatre rencontres se tenant sur différentes thématiques: technologie au plasma, qualité de l’air, gestion et qualité de l’eau, retombées économiques, ainsi qu’environnement sonore.

Impacts et retombées

La période d’installation du Centre permettrait d’embaucher entre 8 et 10 personnes. Et s’il se concrétise, le projet créerait au moins une dizaine d’emplois directs, pour assurer les opérations du Centre. D’ailleurs, le promoteur a promis de privilégier l’embauche locale. Des employés spécialisés seront également requis, notamment en génie chimique, traitement des eaux et procédés industriels. Une deuxième phase, éventuellement, viendrait ajouter une quinzaine d’autres emplois.

Le Centre de gestion intégrée des halocarbures serait situé à l’intérieur du Parc Industriel Laprade, à Bécancour. «Bécancour est un endroit centralisé géographiquement et le bâtiment visé est déjà existant, alors notre projet ne nécessite aucune construction. Le site est aménagé pour recevoir une entreprise de type industriel et ça répondait à nos critères, puisque nous avons besoin d’environ 12 000 pieds carrés», note M. Ross, qui précise que le propriétaire de l’immeuble est Conporec inc.

Soulignons que l’exploitation du CGIH permettrait de détruire jusqu’à 525 tonnes d’halocarbures annuellement. De plus, le projet n’engendrerait pas d’impacts négatifs significatifs sur l’environnement biophysique, ni sur le milieu humain. Il semble que la phase d’exploitation du projet aurait un impact positif très fort sur le climat et la qualité de l’air en éliminant des substances contribuant à l’appauvrissement de la couche d’ozone et aux changements climatiques. Enfin, les activités du Centre n’auraient aucune interrelation significative avec l’environnement sonore ou les odeurs.

Réactions

Présent à cette soirée d’information, le préfet de la MRC de Bécancour semblait emballé par le projet. «Je voulais en savoir plus sur le projet et j’en retiens beaucoup de positif: leur procédé de récupération est intéressant, ça nous permet de donner vie à une usine qui est vide présentement, il y aurait création de 10 emplois chez nous et en plus, c’est un projet vert! On ne peut demander mieux», a lancé Mario Lyonnais, affirmant qu’à ce jour, les élus de la MRC n’ont pas encore eu de rencontre privée avec le promoteur.

Plusieurs citoyens écologistes étaient aussi présents dans la salle et ont pu poser leurs questions. Parmi les sujets qui ont retenu l’attention, nommons l’approvisionnement en gaz, l’emplacement retenu pour le Centre, l’empreinte de carbone, le taux de performance, les délais, le crédit carbone et le transport. Les représentants de Recyclage ÉcoSolutions ont pris le temps de répondre aux interrogations, soulignant toutefois que ce sera au Ministère, au final, de prendre une décision.

D’ailleurs tous ceux qui désirent que le projet soit discuté et évalué publiquement peuvent faire une demande d’audience publique. Cette demande doit être transmise, par écrit, au plus tard le 27 mars 2015, au ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

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