Quel est l’impact de l’UQTR dans la région?

CONFÉRENCE. L’Intersyndicale des personnels de l’UQTR (IPUQTR) a présenté, ce mercredi midi, une conférence sur l’impact économique, culturel et social de l’UQTR dans le développement de ses régions d’appartenance. Bernard Vermot-Desroches, professeur retraité de l’UQTR, et Mario Polèse de l’INRS-Centre-Urbanisation culture et société, ont entretenu l’auditoire de cette importante question.

La situation financière de la plupart des universités québécoises est dramatique. Après avoir reconnu le sous-financement des universités comparativement aux universités des autres provinces, le gouvernement du Québec a exigé des institutions des efforts supplémentaires de rationalisation.

Lors de son allocution, M. Polèse a notamment comparé les situations des universités de Waterloo, en Ontario, et de Cornell, dans l’état de New York, tout en mentionnant «que Cornell est première de classe et s’est vue décerner 41 Prix Nobels, mais qu’elle ne représente aucun impact visible sur l’économie locale».

«C’est une région rurale en déclin depuis quelques années. Il ne suffit donc pas que d’être une grande université, mais il faut des attributs autour. (…) Les effets sont difficiles à isoler. Les défis de l’économie trifluvienne sont multiples. Les universités sont des moteurs de développement, mais dont les effets ne sont pas indépendants du contexte régional», ajoute-t-il.

M. Polèse a aussi parlé de trois principaux facteurs à prendre en compte, soit la taille de la ville où se trouve ladite université, le fait d’avoir une structure industrielle et une base économique qui se marient bien dans la région, ainsi que l’importance d’être près des grands marchés.

Déficit de 13 millions

Pour l’UQTR, la situation est devenue intenable. La direction prévoit un déficit de 13 M$ pour l’année 2015-2016 et un montant similaire pour la prochaine année. L’institution devra présenter un plan de redressement budgétaire, amenant de nouvelles compressions, s’étalant sur quatre ans.

«C’était une situation facile à prévoir, lance le nouveau recteur de l’UQTR, Daniel McMahon. On a poursuivi les embauches en croissance au fil des ans, sans prévoir que le nombre d’étudiants allait se stabiliser. On traverse une période où il y a de moins en moins d’étudiants dans les Cégeps. Et nos étudiants proviennent d’où? Des Cégeps.»

L’UQTR, comme la plupart des universités en région, joue un rôle crucial dans la formation universitaire des populations de ces régions. L’ouverture récente du campus de Drummondville confirme cette vocation.

Est-ce que les contraintes financières successives donneront encore les moyens à l’UQTR de jouer ce rôle crucial?