Port pétrolier à Bécancour: qu’il passe tout droit… ou pas du tout

ENVIRONNEMENT. L’idée d’un port pétrolier à Bécancour plutôt qu’à Cacouna ne plaît pas du tout au porte-parole du Regroupement Vigilance Hydrocarbures Québec (RVHQ), Jacques Tétrault.

S’il se réjouissait que TransCanada abandonne le site de Cacouna, en raison de la présence des bélugas et de tout le parc marin qui s’y trouve, Jacques Tétrault voit d’un mauvais œil l’accroissement du transport de produit pétrolier sur le fleuve Saint-Laurent qu’entraînerait inévitablement un éventuel terminal à Bécancour.

«C’est un joyau du patrimoine mondial. On n’a pas idée des effets que pourrait avoir un déversement majeur, plaide-t-il. On a qu’a pensé à Longueuil où quelques milliers de litres de diesel ont privé 300 000 personnes d’eau potable, et ce n’étaient pas des produits qui étaient difficiles à récupérer».

Il y a aussi un éventuel changement de tracé qui déplaît à Jacques Tétrault, qui représentera une centaine d’agriculteurs devant l’Office national de l’énergie, étant donné que des propriétaires qui se trouvaient loin du pipeline pourraient être directement touchés.

«Il faut avoir fait une demande de participation d’ici le 3 mars. Ça laisse donc très peu de temps», fait valoir celui qui compte s’opposer au passage du pipeline au Québec en raison des risques de déversements qui peuvent avoir des effets dévastateurs, notamment sur les cultures agricoles et les prises d’eau potable.

Pas de pipeline au Québec

«Qu’il passe donc tout droit et qu’il s’en aille au Nouveau-Brunswick, plaide Jacques Tétrault. Entre deux maux, on prendrait le moins pire… mais on n’en veut pas du tout du pipeline au Québec.»

«Les changements climatiques seront le sujet de discussion pour les 50 à 100 prochaines années. Ça fait 25 ans que les scientifiques nous disent qu’à partir de 350 parties par million, le climat va s’emballer. On est rendu à 400 et on continue à développer les produits pétroliers la pédale au fond.»

«Il y a des pays qui ont compris, mais pas nous. On continue avec les sables bitumineux sont une honte internationale, déplore-t-il. Il y a seulement quelques privilégiés qui vont s’enrichir et ce ne sont pas des emplois qui sont structurants».