Plamondon bat un record de longévité

C’est un jour historique pour Louis Plamondon, aujourd’hui, alors qu’il est devenu le député francophone ayant siégé le plus d’années consécutives à Ottawa depuis la Deuxième Guerre mondiale, lui qui a reçu la confiance des électeurs lors des neuf dernières élections.

Avec plus de 29 ans, 3 mois et 15 jours de service, le bloquiste dépasse l’ancien député libéral Marcel Prud’homme qui a siégé de 1964 à 1993 avant d’occuper un siège au sénat jusqu’en 2009… une option que n’envisage pas Louis Plamondon !

À la fin de son présent mandat, en 2015, le député de Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour aura 31 ans de service à son actif. Il a déjà l’intention de solliciter un autre mandat, lui dont le financement et l’organisation de la prochaine campagne électorale sont déjà prêts.

S’il continue de faire de la politique aussi longtemps que la santé le lui permettra, comme il l’a souvent dit par le passé, Louis Plamondon aura besoin de cinq autres années à Ottawa pour rejoindre Charles Marcil qui a siégé pendant 36 ans, à partir de 1900… jusqu’à sa mort, en 1937.

Louis Plamondon, qui a eu 70 ans en juillet dernier, admet que ça lui fait un «petit velours» que de devenir le recordman pour les députés francophones d’après-guerre. «Ce n’est pas une statistique que l’on recherche, mais tout de même. Pour moi, ça signifie que mon travail de député a été apprécié», a-t-il commenté.

Lors de son élection, en 1984, Louis Plamondon ne croyait jamais se rendre jusque-là. «Gille Gaudreau, qui était un organisateur électoral à l’époque, m’avait dit : Louis, si tu fais bien ça, tu seras là pour au moins les dix prochaines années, raconte-t-il. Je me souviens avoir éclaté de rire et lui avoir répondu : es-tu fou? Dix ans en politique, c’est bien trop long! Vois-tu, ça fais presque 30 ans…»

De moins en moins de pouvoir

Au fil de sa longue carrière en politique, Louis Plamondon estime que le rôle du député a beaucoup changé par rapport à ses débuts.

En 1984, tout passait par le bureau du député, se souvient-il. «Le député avait un rôle plus important parce qu’il n’y avait pas de CLD, de CLE, de SADC ou d’Office du tourisme, énumère Louis Plamondon. Les gens d’affaires venaient nous voir et nous les guidions.»

Le député a aussi perdu son pouvoir d’intervenir sur les entreprises touchées par les traités internationaux. «Ce sont maintenant des tribunaux administratifs qui tranchent les questions litigieuses. On ne peut plus en débattre», plaide le doyen de la Chambre des communes.

«Même au sein des partis politiques, le pouvoir des députés a diminué. Il y a maintenant une concentration des pouvoirs autour du chef», observe Louis Plamondon.

Les nouvelles technologies

Louis Plamondon estime aussi que les nouvelles technologies ont changé la façon d’exercer son métier.

Il a fait cette déclaration lorsque joint par Le Courrier Sud alors que venait tout juste de se terminer le point de presse concernant l’annonce du départ du chef Daniel Paillé.

Les réseaux sociaux et les cellulaires imposent maintenant l’instantanéité de la nouvelle. «C’est l’un des grands changements du travail de député. En 1984, il n’y avait pas de cellulaire. On fonctionnait encore avec le fax et le téléphone, rappelle-t-il. Ce n’est qu’en 1986 que j’ai eu mon premier téléphone dans l’auto. Il coûtait 4 700 $!»